Un instituteur, âgé de 45 ans, prétendument agressé par un partisan de Daëch vient d’avouer avoir tout inventé. Il racontait avoir été attaqué au cutter alors qu’il était en train de préparer sa classe avant l’arrivée de ses élèves, hier matin, à Aubervilliers en Seine-Saint-Denis (Ouais… 9.3).
Un homme serait entré cagoulé dans sa salle de classe, aurait invoqué Daech et foncé droit sur lui saisissant au passage un cutter et une paire de ciseaux qui traînaient par là, pour ne le blesser que superficiellement au cou et au front, puis l’énergumène aurait pris la fuite.
Angoisse des parents : n’importe qui entre, n’importe quand, dans les écoles !
Ni une ni deux, la ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem entourée d’une horde de journalistes, s’est immédiatement rendue sur les lieux du “crime” dont l’improvisation aurait quand même dû éveiller les soupçons (ils ne sont pas futés les terroristes mais quand même, là, c’était fort). Ça ressemble à quoi maintenant ? Et oui, quand on veut faire dans la proximité, l’immédiateté, on agit sans réflexion, on est là, on se montre et on blablate. Les médias ont donc relayé en boucle cette angoissante information, précisant quand même que l’enseignant était, heureusement, hors de danger.
Or, dans l’après-midi même, l’instituteur a reconnu avoir tout inventé. Il est maintenant entendu pour comprendre ce qui l’a mené à inventer cette histoire. C’est pourtant simple : les professeurs craquent. Le métier est réellement pénible et rien ni personne n’aide les enseignants qui dépriment.
Savez-vous que la médecine du travail, obligatoire dans toutes les entreprises publiques et privées, n’existe pas dans l’Éducation Nationale ? Savez-vous que la seule visite médicale d’embauche, après la réussite au concours d’entrée dans le système, est payée (et non remboursée) par l’impétrant ? (Les choses ont-elles changées depuis mes débuts ? Peut-être… mais je ne crois pas). La santé physique et mentale des enseignants n’est jamais contrôlée. C’est comme ça ! La, la la… Je reviendrai dans un prochain billet sur le mal-être des enseignants, je continue avec l’affaire du jour.
Bien que le maître d’école se soit auto-mutilé, Madame la ministre précise que l’académie de Créteil “continuera, tant que nécessaire, à assurer le soutien psychologique de l’équipe pédagogique et des élèves” et que “les élèves de la classe de l’enseignant seront accueillis demain par un enseignant remplaçant“. Elle rappelle que “de nouvelles mesures de renforcement de la sécurité seront présentées en fin de semaine en lien avec le ministre de l’Intérieur. Ces mesures viendront s’ajouter à celles déjà prises avec les deux circulaires publiées le 26 novembre au bulletin officiel de l’Éducation nationale“. Ouah ! Tout va aller beaucoup mieux c’est sûr avec ces nouvelles promesses. (J’aimerais connaître le nombre de personnes assurant le soutien psychologique des élèves et des enseignants ainsi que leur efficacité. Encore de l’argent jeté par les fenêtres, des emplâtres sur des jambes de bois !)
Qu’un pédagogue de la petite enfance ait l’imagination très fertile, c’est bien, il peut raconter des histoires aux enfants mais qu’il brode une histoire scabreuse plus proche d’un film d’horreur que d’un conte de Noël, en jouant les victimes expiatoires, ça craint !
Tout de suite, les grands mots ont été lancés. Les enseignants sont les prochaines victimes car ils sont détenteurs du savoir et symboles de laïcité, encore que sur ce dernier point, on puisse faire quelques restrictions (je me souviens d’une institutrice, à La Réunion, en 1986, qui était arrivée en burqa à l’école ; oui, mais ce pourrait faire l’objet d’un autre billet).
Ce que je retiens de cette journée, c’est que la personne qui devrait servir de modèle, d’exemple aux enfants a menti effrontément. Il est vrai que le mensonge est devenu tellement banal et admis que plus personne ne semble choqué. Comment pourra-t-on inculque encore à nos enfants et petits-enfants que mentir ce n’est pas bien ?
Les fins limiers de la brigade criminelle éclairciront-ils le dernier mystère ? Qu’est-ce qui a bien pu pousser l’instituteur à inventer cette histoire ?
Et si c’était juste l’envie d’avoir son quart d’heure de gloire ?
Oui, pour une fois j’ai bien rigolé la Ballote-môche-kacem…. qui a voulu réagir tout de suite, c’est bien fait piéger….
de mon côté je pense que la promesse officielle de Daech de perpétrer des attentats contre les enseignants et leurs classes, a pu perturber profondément un homme marqué par l’ horreur des récentes tueries, et qu’ inconsciemment il ait voulu prévenir !
Vouloir “se faire voir” et qu’on parle de lui ? c’est humain … nos dirigeants ne demandent pas autre chose ! La ministre de l’Education Nationale en est la preuve….Et notre président qui veut remonter coûte que coûte dans les sondages, fait-il autre chose ?
Pauvre instituteur, s’il s’était suicidé, on aurait beaucoup plus parlé de lui !…