Vous connaissez la chanson ? La chanson écrite pour Kevin et Sofiane par Calogero (Calogero Joseph Salvatore Maurici, lui-même né le 30 juillet 1971 à Échirolles, dans la banlieue de Grenoble, chanteur, compositeur et musicien français).
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Cette chanson a été écrite après le meurtre de deux gamins par d’autres jeunes, barbares ceux-là.
Les faits remontent au 28 septembre 2012 : Kévin, étudiant en master de 21 ans, et Sofiane, éducateur de 22 ans, ont été tués par une bande dans le square Maurice-Thorez, à Échirolles. Ce jour là, une bagarre avait éclaté devant un lycée d’Echirolles entre Wilfried, le frère de Kevin et un autre garçon au sujet d’une fille. Des affrontements s’ensuivirent alors entre différents groupes des quartiers des Granges à Echirolles et de la Villeneuve à Grenoble. Dans la soirée, une vingtaine de jeunes décidèrent de lancer une expédition punitive, à coups de marteaux, de barres de fer, ils vont frapper. Face à eux, Kevin et Sofiane leur demandent de rentrer chez eux. Le déchaînement de violence est impressionnant : Kevin reçoit huit coups de couteau, Sofiane est poignardé à 31 reprises mais aussi frappé à la tête avec un marteau.
Dix des douze personnes accusées du lynchage ont été condamnées, par la cour d’assises de l’Isère, ce samedi matin de décembre 2015, à des peines de huit à vingt (8 à 20) ans de réclusion ; deux ont été acquittées, au terme de ce procès-fleuve (six semaines). Aucun n’avait avoué sa participation directe au double meurtre.
Les avocats de la défense avaient plaidé l’acquittement pour sept des douze accusés des meurtres de Kevin et Sofiane en 2012 à Échirolles. L’avocat général avait réclamé des peines allant de dix à vingt (10 à 20) ans de prison.
Le verdict a été rendu sous haute tension.
Pour Me Francis Szpiner, qui a défendu les familles des victimes, ce jugement est satisfaisant. “La cour a su faire une graduation pour montrer que ce n’était pas une rafle judiciaire où on mettait tout le monde dans le même sac” mais il regrette la décision “au-delà de la générosité” de l’acquittement d’Ibrahim Camara, qui a quand même participé aux faits ; “celui qui est à l’origine de tout se voit condamné à la peine la plus faible. Il y a une sorte de prime à la coopération avec la justice, qui me semble bien payée”.
À l’énoncé du verdict, les gendarmes ont dû maîtriser certains des accusés qui tentaient de s’enfuir, utilisant parfois leurs tasers ; ils ont dû évacuer manu militari des proches des condamnés hurlant leur colère.
Certains des condamnés, qui s’étaient obstinément murés dans le silence pendant tout le procès, ont, à l’énoncé du verdict, accusé Ibrahim Camara d’avoir porté «des coups de lame». «C’est lui qui a tué votre fils», a hurlé l’un d’entre eux à l’attention des familles de victimes.
“Ce verdict a eu un effet d’électrochoc, puisque des accusés ont exprimé des regrets de s’être tus et ont commencé à parler. Nous sommes passés à côté de la vérité, mais elle peut éclater maintenant», a encore constaté Francis Szpiner. Il espère, dans la perspective d’un éventuel procès en appel, que tous les accusés seraient re-convoqués pour que le déroulé exact des faits, resté flou jusqu’à maintenant, ait enfin une chance d’être compris.
Aujourd’hui, tu parles d’une justice ! Personne n’est content.
Plusieurs des avocats des condamnés ont, dès la sortie de l’audience, annoncé qu’ils avaient l’intention de faire appel… pour d’autres raisons : «Je dénonce ces condamnations… La cour d’assises a condamné de nombreux innocents, elle ne connaît pas le droit. Elle a très mal fait, influencée par l’opinion et les pouvoirs publics. L’émotion a primé sur le droit.» D’autres avocats des accusés sont restés bien plus mesurés, estimant comme Arnaud Levy-Soussan que la graduation des peines montrait que «la cour d’assises a su faire la différence entre ceux qui ont porté des coups fatals et les autres».
Steven Noubissi, l’un des frères de Kevin, visiblement accablé, s’est pour sa part déclaré «déçu» : «La justice n’a pas été rendue. On a un double assassinat, et pas une peine maximale n’est prononcée ? Vu comment ils ont été tués, froidement, ce n’est pas de la justice. Douze ans pour les porteurs de marteaux, ce sont des petites peines. Que faut-il faire pour mériter la perpétuité ?»
Ce procès fleuve, tendu, marqué par la loi du silence, n’aura donc permis ni l’établissement certain des faits, ni l’apaisement des parties civiles.
Justice, où t’es-tu cachée ?
Pauvre justice, je crains que les juges soient souvent un peu à coté de la réalité…
il n’ y a plus de justice depuis longtemps !
Tout dépend de l’ avocat, de l’ endroit, et du ministre de la justice, et je suppose aussi de la peur des émeutes.
On a raison de dire qu’ il vaut mieux aujourd’ hui du côté des racailles que des victimes
Bonne journée Françoise
Bisous