Démoder : verbe dérivé de mode avec le préfixe dé-, faire passer de mode. Le préfixe dé, je vous en ai déjà parlé là dans ce billet (clic, si vous voulez le relire ; moi je m’étais bien amusée à l’écrire). Aujourd’hui j’y re-pense alors j’ajoute quelques mots.
Ce qui m’a fait démarrer ce matin, c’est l’idée que le bon sens est devenu démodé. Partout c’est le grand n’importe quoi ; on ne réfléchit plus, on applique des textes, des normes, des directives. Que faut-il penser quand un gouvernement rédige et fait appliquer des lois et des réglementations stupides sur tout ? Pourquoi nos dirigeants ressentent-ils le besoin de tout gérer (mal) pour nous comme si nous étions tous idiots ?
Pire encore, pourquoi nous laissons-nous faire ? Nous devrions être assez forts pour dire « assez », nous pouvons penser et même dépenser par nous-mêmes.
Souvenez-vous que pour faire baisser le nombre de fumeurs, il est désormais interdit de fumer en voiture en présence d’un enfant de moins de 12 ans. Mon bon sens m’a toujours empêché de fumer en voiture avec mes enfants pour ne pas les boucaner et les emboucaner. Par ailleurs, je me suis toujours dit qu’une voiture enfumée sentait très mauvais le matin de quoi donner la nausée.
Mais au fait, pourquoi ne pas interdire aux adultes de boire en présence d’enfants ? Pourquoi ne pas interdire l’utilisation du téléphone pour les parents ? Oui, ce devrait être interdit parce que les parents ne s’occupent plus assez de leurs enfants quand ils ont ce machin entre les mains. La bienséance voudrait aussi que le téléphone ne perturbe pas les repas ou les discussions mais la politesse est démodée. On a pris avec le savoir-vivre les mêmes libertés qu’avec la grammaire ; le respect de l’autre s’est perdu en même temps que la conjugaison et, plus encore, la concordance des temps a souffert ou a été abandonnée carrément.
Je me demande donc où sont passés la politesse, la culture, le bon sens ? Pourquoi a-t-on perdu le réflexe de se poser des questions ? Pourquoi le monde est-il si difficile à décoder désormais ? Pourquoi se contente-t-on d’à-peu-près ? Pourquoi l’égoïsme gagne-t-il chaque jour du terrain ? Pourquoi est-ce toujours l’autre qui est coupable ? N’avez-vous jamais la nausée quand vous réfléchissez ?
J’en reviens à ces mots en dé-. Connaissez-vous débagouler (vulgaire) verbe qui signifie vomir et a pour synonyme usuel, tout aussi vulgaire, dégueuler. Au figuré (péjoratif et populaire) débagouler c’est prononcer une suite de paroles (avec précipitation et d’abondance). Dans le même ordre d’idée, dérivé de becqueter, argot signifiant « manger, on a : débecter ou débéqueter, débequeter, débecqueter, débequeter, qui est devenu dégoûter, répugner mais qui au départ signifiait bien vomir. J’avais suggéré le dé-manger.
Toujours avec des dés et non des si, ce moment, en France, nous pourrions aussi débureaucratiser ce qui nous permettrait de faire des économies, débudgétiser des dépenses inutiles et somptuaires (il faut ce qu’il faut quand on veut réaliser des économies), débusquer tous les profiteurs, décaisser moins, décrasser le système, dégraisser le mammouth comme l’avait proposé Claude Allègre, cesser de détrousser les citoyens avec de multiples impôts, taxes, prélèvements, cotisations obligatoires, se décarcasser vraiment en haut lieu, cesser aussi de se déculotter devant… au choix Angela Merkel, l’Union Européenne, les Russes, les Américains, les Chinois, certains ministres devraient décarrer (partir sans demander leur reste), démissionner en clair.
Il y a un très grand choix de verbes débutant par dé à découvrir, votre dictionnaire vous aidera à les trouver : dévoiler par exemple. Dérider aussi… pas avec la chirurgie esthétique mais avec l’humour.
Retenez ainsi qu’«Une femme qui se dérobe ne se déshabille pas forcément. » Ah les nuances de la langue française !
“Déridé” aujourd’hui chez moi il y a du travail !!! des mains me suivent partout, mais ce ne sont pas les miennes et pourtant.. je m’en sert sans cesse…
tout ceci ne viendrait il pas du fameux ” il est interdit d’ interdire ” du non moins fameux ” mai 68 ” ?
D’ un côté l’ assistanat, de l’ autre l’ éducation que la ministre de l’ enseignement tente de reprendre à son compte pour formater les enfants en bons petits socialistes, tandis que les élus envoient les leurs en école privée !
Que dire quand on voit les émeutes, quand on voit pour la troisième fois les gens du voyage bloquer des routes, affronter les forces de l’ ordre, et maintenant même, incendier des voitures !
Cela ressemble fort à une capitulation de l’ état censé protéger ses citoyens !
Passe une bonne journée Françoise
Bisous