Quel rapport y a-t-il entre la conscience d’être Français, la langue française et l’orthographe ? Le statut de la langue parlée et de l’orthographe est lié à l’identité française. “Ma patrie, c’est la langue française”, disait Albert Camus, je crois que c’est le ciment d’une nation.
Or, aujourd’hui des nouveaux langages apparaissent en France, importés, créés puis imposés par diverses communautés, tel le langage utilisé par les jeunes (de banlieue ou non). Depuis des centaines d’années, la langue française s’est enrichie au fur et à mesure que les populations évoluaient, se brassaient, échangeaient mais l’actuel argot de la banlieue rajeunit-il la langue française ou représente-t-il un appauvrissement du français ? J’avoue qu’entre les deux mon cœur balance.
Oui, mon cœur balance peut-être parce que je vieillis et que je ne comprends plus ce qui se dit mais aussi parce que j’ai le sentiment que le nombre de mots utilisés par les locuteurs diminue de plus en plus. Je cite pour information un article du “guichet du savoir” : […] Les moins optimistes ont chiffré à 800 mots environ le vocabulaire actif (dont on use spontanément) du jeune Français issu de l’enseignement primaire. Dans la foulée, on estimait à 1 500 le vocabulaire du lecteur de France-Soir et à 3 500 celui du Monde. Il ne faut sans doute pas mettre la barre trop bas. S’il est démontré qu’avec 3 000 mots on “couvre” 97% du vocabulaire usuel, il l’est également qu’un homme cultivé peut comprendre jusqu’à 10 ou 12 000 termes. […] La langue française comprend à peu près cent mille mots […] le vocabulaire actif, varie selon les milieux et les personnes, de sept ou huit cent mots (moyenne des élèves du primaire) à cinq ou six mille mots, parfois plus.
Le “wesh-wesh” d’aujourd’hui (qui évolue très vite et que je ne comprends pas) ainsi que les mots “tendance” et souvent volatils me dérangent. Les acronymes dont on abuse et leurs dérivés tels la ZAD «Zone à défendre» et les zadistes… m’horripilent. Suis-je la seule ?
À notre époque, il est vrai que la crise exacerbe la haine, que l’autre dérange et qu’il est facile de stigmatiser les jeunes, les chômeurs, les banlieusards, pour la plupart enfants d’immigrés, des gamins qui ne cherchent pas de travail, qui sont violents, délinquants dès leur plus jeune âge et se plaignent de la France en ne parlant même pas bien français. On s’inquiète (un peu tard ?) que l’argot utilisé dans les banlieues, pour se différencier, devient pour quelques-uns l’unique moyen pour communiquer avec les autres.
Coupé du reste des citoyens, celui qui ne maitrise que la langue française, a fui l’école qui ne lui convenait pas, devient victime et peut se révolter contre cette forme d’exclusion qu’il n’a pas forcément choisie mais qui a été son lot. Impuissance des maîtres d’école trop jeunes, mal formés, désespérés, isolés… ce sont toujours les moins aguerris que l’on place dans les situations les plus difficiles. Notre école française est à refonder. Et ce n’est pas nouveau. Si on ne le voit pas, c’est sûrement que l’on est «un boloss» (un ringard), ou quelqu’un qui ne voit pas la vraie vie de ses concitoyens.
La France n’est plus seulement occidentale, elle s’est internationalisée, créolisée et surtout arabisée. Est-ce que cela fait sa force ? Le melting-pot à la française a longtemps fonctionné mais maintenant ? Rien n’est moins sûr. Souvenez-vous de cette histoire pas vraiment drôle.
- Le président des États-Unis Barak Obama et le président François Hollande assistent à la présentation d’une machine à voir dans le futur, dans cent ans exactement. Tous deux décident de l’essayer en posant une question chacun.
- Le président Obama commence : « Comment seront les USA dans cent ans ? Serons-nous toujours une grande puissance ? »
- La machine vibre, sonne, se met à imprimer un résultat. Obama le prend et le lit : « Le pays est en de bonnes mains avec un président républicain, il n’y a plus de crimes, il n’y a plus de conflits, les Talibans sont battus, la Corée du Nord est une démocratie, l’économie est en bonne santé. Il n’y a plus aucun problème de racisme ».
- Hollande pense alors « Cette machine me semble pas mal… Je vais l’essayer tranquillement. » Il demande alors, comme son collègue : « Comment sera la France dans cent ans ? »
- La machine vibre, sonne, se met à imprimer un résultat. Hollande s’en saisit et ne dit rien.Il reste les yeux fixés sur la feuille.
- – « Vas-y François,» dit Obama, « dis nous ce qui est écrit. »
- – «Heu… Euh… Je ne peux pas,… heu… c’est écrit en arabe. »
Quant à la maîtrise de l’orthographe, il faut bien le reconnaitre, ce n’est ni la naissance, ni la fortune qui l’assurent à un individu, il existe un sens inné de l’orthographe et ne pas le posséder a longtemps condamné à l’exclusion ; ce n’est plus le cas maintenant à en juger par ce qu’on lit dans les journaux, à la télévision dans les titres des J.T. (journaux télévisés) et même dans les livres.
Ce qui me chagrine le plus aujourd’hui c’est la mise au rencard de l’effort : les machines à calculer ont remplacé la connaissance (et la litanie) des tables de multiplication, fait disparaître l’aptitude au calcul mental ; les correcteurs d’orthographe sont censés (oui, c’est bien un C, j’ai vérifié dans mon dictionnaire) suppléer à l’ignorance des règles grammaticales et/ou lexicales mais ils ont des limites et font d’énormes fautes. Tout le monde va au plus rapide, au plus simple au plus facile mais ce laisser-aller nous coûte cher.
Quand remettrons-nous à la mode les sens de l’économie et de l’effort. Le bon sens, tout simplement. Quand ?
Un sacré billet Françoise qui dénonce à juste titre… de nos jours tout est fait pour la paresse, le goût à l’effort n’y est plus, mais on veut gagner de l’oseille à la pelle… sans se fatiguer ! Dans cent ans… qu’en sera t’il, on ne le saura plus, mais nos arrières eux ! Merci…
bel article
la langue de son pays oui c’est trés umportant
tout comme les traditions
c’est un peu comme le gout du pain
merci d eta visite
kénavo Françoise
La langue est ce qui devrait relier tous les habitants d’ un pays.
Mais quand on entend parler certains pourtant depuis longtemps en France, on est stupéfait de voir que c’ est à peine s’ ils peuvent s’ exprimer en français !
Dire qu’ en Afrique, on trouve des africains maitrisant parfaitement notre langue, et même en plein désert !
Passe une bonne journée Françoise
Bisous
Un p’tit bonjour, une fois…
Jean