“Qui paye ses dettes s’enrichit”. Moi, je paie presque tout “rubis sur l’ongle” (une erreur me dit-on), mais comme ma grand-mère me répétait souvent ce proverbe “Qui paye ses dettes s’enrichit”, alors je paie vite, pleine d’espoir. Et si je devenais riche ? Plus riche, serai-je plus heureuse ?

J’avoue que je ne comprends pas vraiment ce proverbe (à mi-chemin entre la formule proverbiale et la simple expression). Comment celui qui paye ses dettes peut-il s’enrichir ? Donner mes sous m’appauvrit. Pas vous ?

En cette période d’impôt, quand mon portefeuille se vide, je me sens bien plumée et de moins en moins riche. Je veux bien payer un impôt mais dans une certaine limite. Est-ce normal que seulement un nombre de Français, de plus en plus restreint, soit contribuables. 45% seulement des Français paient l’impôt en 2015 mais en quatre ans, l’impôt sur le revenu a augmenté de 18 milliards d’euros.

Moins de Français paient mais ils paient plus. Ils s’appauvriront. C’est le nivellement par le bas. Merci la gauche qui comme j’aime à le répéter (après avoir cru en elle, il y a longtemps) aime tellement les pauvres qu’elle en crée chaque jour de nouveaux. (Des gens de gauche, des nantis au pouvoir s’arrangent pour s’enrichir. Quand donc seront taxées les œuvres d’art ? Et les revenus multiples des élus ? Quand seront taxés les avantages en nature ? ) Non les privilèges n’ont pas été abolis.

Je reviens à ce proverbe “Qui paye ses dettes s’enrichit”. C’est une incitation à ne pas laisser durer ses dettes. Étrange, surtout si l’on s’arrête uniquement à l’aspect pécuniaire ; chacun sait que sortir de l’argent de sa bourse lorsqu’on paye sa dette appauvrit plus qu’il n’enrichit mais c’est oublier l’aspect psychologique de la chose. En effet, avoir des dettes, quand on est doté d’un peu de bon sens et de morale, est un poids que l’on porte difficilement et qui mine le moral mais là, pour le coup, je pense aux  personnes honnêtes ou scrupuleuses, malheureusement de plus en plus rares. Les gens honnêtes, une fois leur dette réglée, se sentent libérés de ce poids et vivent pleinement même si c’est sans argent. Leur enrichissement, c’est la paix intérieure. (Je crois que nous sommes peu nombreux à vivre et à croire en l’honnêteté et la franchise.)

Ce proverbe, très moraliste, devait servir à réguler l’économie, à convaincre les emprunteurs de ne pas oublier de rembourser leurs dettes. Longtemps on a fait usage de la force pour inciter au remboursement. Je crois que dans la mafia, c’est encore monnaie courante…