À revoir

Le professeur peut parfois nous demander de “revoir notre copie”, c’est-à-dire de reprendre et améliorer notre travail lorsque le devoir rendu est très loin d’être satisfaisant. Cette expression “revoir sa copie” existe depuis le XIXe siècle mais depuis la deuxième moitié du XXe on l’utilise avec une signification figurée s’appliquant à toutes sortes de travaux.

Cette année, plus que jamais, nos ministres et autres “gouvernants” devraient revoir leur(s) copie(s).

Aujourd’hui, je ne parlerai pas seulement de l’école même si c’est le sujet qui me tient le plus à cœur mais de l’organisation sociale et politique en général. En organisant des réformes, il est clair que nos gouvernants tentent de régler des problèmes mais avant de réformer il faut réfléchir et ne pas changer une situation pour la rendre encore pire. C’est souvent ce qui se passe quand on pilote à vue sans songer au long terme.

Inexpérience, peut-être mais surtout absence de vision et de stratégie à long terme au sommet de l’État. Irresponsabilité ? Sans doute, on a déjà vu ça avec le sang contaminé (une ancienne ministre des Affaires sociales, Georgina Dufoix avait freiné, pour des raisons financières, la mise en place du dépistage systématique de contamination du sang et surtout d’avoir différé l’entrée en application d’un arrêté qui mettait fin au remboursement des produits sanguins non chauffés, largement contaminés. Pour se défendre, elle employa une expression qui devait faire florès, se déclarant «responsable mais pas coupable». Peut-être avait-elle des amis producteurs de ces produits-là ? Je soupçonne nos dirigeants d’avoir eu des participations dans la vente des éthylotests dont on ne parle plus guère (2012), des alarmes de piscine (non fiables, mieux vaut des barrières ou un abri) ou des détecteurs de fumée. Une fois encore je m’éloigne de mon idée de départ : revoir sa copie.

Il faut que nos gouvernants préparent soigneusement les réformes, qu’ils arrêtent de réagir juste après l’événement ; il faut prévoir, anticiper, se dire que si on dépense immédiatement l’argent que l’on vient d’extorquer aux contribuables pour l’apparat ou l'”épidermique”, on ne s’en sortira jamais. Pourquoi Les Restos du cœur sont-ils une association de loi 1901 ?

Quand on pense aux retraites, la mauvaise gestion est évidente. Tout est tordu depuis le début. Savez-vous que sur les 1 600 000 allocataires de 1944, près de 1 000 000 n’avaient jamais cotisé ? Savez-vous qu’en 2012, la CNAV a financé les retraites des régimes spéciaux avec les cotisations du régime général  ? Voilà comment, en France, on déshabille Pierre pour habiller Paul.

Au pays de la justice sociale, on peut se demander pourquoi la CNAV transfère 1.5 milliard d’euros aux salariés de EDF et GDF chaque année. En effet, les bénéficiaires des régimes spéciaux comptent parmi les retraités les plus à l’abri du besoin, un ancien de GDF/EDF perçoit, en moyenne, près de 2 500 euros par mois quand un salarié du privé touche seulement à 1200 euros en moyenne. Comment peut-on oser parler de solidarité quand la CNAV verse 640 euros par mois en moyenne à ses retraités mais envoie un chèque de 1.5 milliard aux 159 000 retraités ou aux ayants-droits de EDF/GDF ? Il y a donc 9 400 euros de transferts annuels par ancien de chez EDF/GDF, soit 785 euros mensuels, soit plus que ce que la CNAV verse à ses propres retraités (sans compter que les employés EDF/GDF et leurs ayant-droits continuent à bénéficier des tarifs préférentiels, des œuvres sociales…). Et il y a encore d’autres nombreuses anomalies : il suffit de penser à la Sécurité Sociale et à l’A.M.E. Quel est le coût de cette aide ?

Je reviens à l’école.

La dernière réforme veut faire face à de réels problèmes : l’échec évident du collège unique avec ses nombreux “décrocheurs” et lutter contre l’élitisme supposé de notre enseignement. Or, tout ce que l’école abandonne, les familles “favorisées” (j’ai envie de dire responsables) trouveront d’autres moyens pour le donner à leurs enfants. L’école était un ascenseur social que l’on pouvait prendre si on le voulait. Certes le système avait des défauts mais il était efficace, l’école arrivait à enseigner. Si les méthodes Frenet, Montessori fonctionnent bien,  elles demandent de la part de la personne qui enseigne une formation spécifique et du matériel favorisant le travail autonome et motivé de l’enfant. Tout ça ne peut donc marcher qu’avec de la motivation et des moyens or, ne nous cachons pas les yeux (ne nous voilons pas la face, conviendrait-il mieux), le ministère de l’Éducation Nationale préfère organiser des “formations scabreuses” (à la PNL, par exemple), des cocktails, des séminaires, financer des recherches et des comités de réflexion plutôt que de mettre l’argent là où il serait le plus utile : dans les classes.

En outre, n’oublions pas que plus d’argent public pour les établissements dits prioritaires, c’est, mécaniquement, moins de moyens pour les autres : une façon indirecte de pénaliser les meilleurs. De facto, les millions distribués par l’Etat accentuent les inégalités qu’ils étaient supposés combattre.

La majorité des problèmes de la France vient de la politique sociale qui favorise l’assistanat. Il faut mettre à plat les dépenses faramineuses de l’État pour le “social des immigrés” et qu’on explique pourquoi le peuple français se sent de plus en plus désavantagé, pourquoi il a le sentiment qu’on oublie ses enfants, ses seniors. Sans revenir au slogan “Travail, Famille, Patrie”, il serait beau de remettre des repères au goût du jour : le respect des anciens, la rigueur dans les lois et leur application… mais quand on s’arrange en haut lieu, difficile de demander à la racaille  (individus dont le rôle social se limite à la petite délinquance) d’être respectueuse.

Il est grand temps de nous souvenir d’un des principes de la République “À chacun selon son mérite” et d’encourager l’effort.

Ma copie, un peu brouillonne, est sans doute à revoir mais je dois avouer que je suis tellement inquiète du devenir de mon pays que les idées bouillonnent, en particulier quand je vois et j’entends des incapables se pavaner et baratiner.

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7 réflexions sur « À revoir »

  1. Les politiques ne font que de la politique, parce qu’ ils n’ ont jamais rien fait de leurs dix doigts !
    Donc les réformes sont souvent faites en fonction des alliances, de voix potentielles etc.
    Il est évident qu’ il y a beaucoup de choses à revoir dans notre pays, surtout vis à vis de ceux qui vivent au crochet des autres.
    Bonne journée Françoise
    Bisous

  2. C’est La France des privilèges, la révolution de 1789 n’a rien changé… seulement les privilégiés ne sont plus les mêmes…

  3. Oui tant de choses à revoir
    L’idéale dans l’éducation est de perdre deux années complète pour tout refaire
    Une refonte intelligente avec des Professeurs, des Historiens et aussi la participation de TOUT les partis politique représentative
    Un grand chamboulement sur l’intérêt de l’histoire de france
    Je me rappel qu’en 6ème et peut-être aussi un peu de la 5ème
    L’histoire était monopolisé par la guerre de 39-45
    Franchement un peu ça va, mais à forte dose j’ai l’overdose
    On se demande pourquoi je reste indifférent à ce crime contre l’humanité
    C’est peut-être qu’à force d’en avoir trop entendu que maintenant ça me fait plus rien en tout cas y’a certainement une raison
    Ou alors à voir d’autres injustices j’estime que celle-ci est secondaire
    Oui moi aussi il faudrai que je revois ma copie
    Car plus ça va plus quasiment plus rien ne m’étonne comme cet enfant de 8 jours découvert en chine enterré vivant à cause d’une malformation au visage
    Je vous rassure aujourd’hui pour lui tout va bien
    Tout est Dingue, même l’actualité comment voulez-vous qu’on ne devienne pas abrutis 🙂

  4. Bonjour Françoise et merci de ton passage sur mon blog, c’est gentil
    Hélas nous evenons toujours aux mêmes sujets en ce qui concerne l’organisations des lois et décrets et surtout les décisions des gouvernements qui, pour la plupart, réfléchissent par l’intermédiaire de gratte papier qui leur soumettent des idées absurdes. On a l’impression que c’est le concours du plus nul ! Un gouvernement passe et c’est une nouvelle ou des nouvelles lois qui sont proposées pour l’enseignements. Je plains les enseignants qui ne doivent plus savoir sur quel pied danser !
    Quand aux retraites n’en parlons pas, enfin si parlons en car c’est quand même frustrant de partir avec une retraite de misère au bout d’un si grand nombre d’années de travail.
    Quelle solution, la révolution ? Je ne crois pas, mais il doit bien exister des solution voire même des solutions.
    Je te souhaite une très bonne journée
    @lain

  5. Ci dessous, en fin de commentaire remplacer le DES de des solutions par UNE solution. Désolé Françoise mais je n’ai pas moyen de corriger mon commentaire.
    @lain

  6. Effectivement @lain, on ne peut jamais corriger un commentaire quand il est parti, il n’y a plus que le blogueur qui reçoit qui puisse le faire mais je vais laisser DES en espérant UNE solution.
    Mais laquelle ?
    Je crains que soit le peuple français se laissera malmener pour l’éternité soit il fera une nième révolution. L’idée de la révolution entraine souvent l’idée de “sanglante révolution”, n’est-il donc pas possible d’envisager une révolution plus… pacifique ?
    Bonne journée et merci pour ton commentaire.

  7. Il y a tellement à dire à ce sujet ! S’il y a une ou des solutions, il serait temps de les appliquer !!! Notre Pays est devenu le pays des inégalités, où il n’est pas bon d’être français d’origine…. Je lisais hier sur le blog de Trublion une petite histoire qui dépeint ce que nous sommes devenus : Article du 14 mai 2015 “intitulé l’Insolite de la semaine” ! “Histoire ou vérité ?” C’est édifiant et si peu exagéré…..
    Bonne journée quand même malgré la grisaille !

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