Les nouveaux programmes scolaires, censés entrer en vigueur en 2016, présentés comme «plus simples et plus lisibles» montrent que le jargon “pédago” règne. Sans doute pour cacher leur incompétence, les uns et les autres, dans les ministères, nous enfument.
Je ne peux m’empêcher de penser à la fois à Molière et à Patrice Leconte. Ce n’est pas le même style mais le fond reste le même : plaire et être à la mode à tout prix.
Molière s’est moqué des médecins, des bourgeois, des femmes et, Patrice Leconte, dans son film “Ridicule“, montre la vie à la cour quand la seule manière de s’adresser au roi était d’user d’esprit, d’intelligence et de beau langage : les nobles s’humiliaient ainsi les uns les autres pour pouvoir être appréciés du roi. Le monarque était alors une sorte de dieu impitoyable et égoïste. Les choses ont-elles vraiment changé ? J’ai comme un doute.
J’ai cité il y a quelques jours : se déplacer (…) dans un milieu aquatique profond standardisé (Page 22, cycle 4) pour dire nager dans une piscine, «créer de la vitesse» signifie courir, «traverser l’eau en équilibre horizontal (Page 22, cycle 4) nager, «produire des messages à l’oral et à l’écrit» en histoire-géographie. (Page 5 du cycle 4) : parler et écrire. N’est-ce pas pour se gonfler et se donner de l’importance que certains bavassent ainsi ? Pour plaire à François, pour lui faire croire qu’ils travaillent ?Je vous rappelle un billet que j’avais écrit en 2011 : Diafoirus à l’école (cliquez si vous avez envie de le lire).
Ah Molière, en voilà un qui avait du culot ! Je me souviens aussi de sa pièce “Les Précieuses Ridicules” dont les mots valent aussi leur pesant d’or (nous avons aujourd’hui des boulets qui valent leur pesant de plomb et même beaucoup plus que leur poids en plomb). La charge financière de tous les “aides de camp”, courtisans, faire-valoir est de plus en plus pesante. Nous ne sommes plus en république, nous avons laissé se reconstituer une monarchie (du grec mono « seul », arke « pouvoir » : « pouvoir d’un seul ») avec les risques que cela représente ; notre monarque est encore limité dans les faits par un ensemble de lois mais attention si nous laissons faire encore, le despote ou le tyran arrivera et ne sera plus limité par aucun pouvoir supérieur, il nous dira que c’est dans l’intérêt de la Nation, dans notre intérêt. Nous pourrions sourire encore si le risque n’était pas vraiment réel mais il suffit de regarder du côté de la Russie de Poutine.
Je bavarde mais je continue avec mon idée de départ : le ridicule.
Le ridicule, encore un mot à plusieurs sens, un adjectif substantivé (transformé en nom commun) :
- Dont on est porté à rire, à se moquer : “Je trouve cette mode ridicule” (ma grand-mère regardant avec dédain les chaussures plateforme des années 1970).
- Qui est peu sensé, déraisonnable.
- Qui est insignifiant, dérisoire : “On lui a proposé un salaire ridicule compte-tenu de ses diplômes et de son expérience” (et même pas de salaire du tout pour qu’il refasse connaissance avec l’entreprise après quelques mois de chômage ; c’est du vécu récent, certes pas par moi mais par un proche désabusé, un qui a perdu ses illusions, un désenchanté, un qui devient réellement adulte).
Revenons au sourire, tranquillement installés :
- Vite, voiturez-nous céans les commodités de la conversation. — (Molière, Les précieuses ridicules, 1659) : en clair, apportez nous des chaises (ou des fauteuils).
Je n’ai pas oublié une série de périphrases de ces “Précieuses” :
– les chers-souffrants : les pieds
– les belles mouvantes : les mains
– le conseiller des grâces : le miroir
– les perles de la bouche : les dents
– les miroirs de l’âme : les yeux…
C’était joli, non ? Mais on a oublié tout ça. Les modes passent. C’était précieux, pédant.
Il n’empêche que les jargons ont continué de plus belle. Les parlers propres à certains (informaticiens, publicitaires…) pour impressionner, pour s’isoler et pour tromper comme la langue de bois courante chez les politiques, jargon qui sert moins à impressionner l’interlocuteur, en passant pour plus savant qu’on l’est, qu’à éluder le sujet afin d’éviter de répondre à une question ou un sujet embarrassant (la langue de Blois, dixit Jack Lang, un joli “lapsus politicus” des années 1990).
Je me souviens encore des années 1970 et de l’hexagonal. Pas vous ?
La langue française de ces années-là, déformée par l’emploi de mots savants ou pseudo-savants, par prétention ou par gout de l’euphémisme était ainsi nommée puisque la France était devenue l’Hexagone.
En voilà d’autres exemples :
– la mort = le processus biologique terminal
– la pluie = les précipitations.
– des escargots de Bourgogne = des gastéropodes à la Charles le Téméraire
– comprendre son époque = être en prise directe avec son époque
– s‘intéresser à l’histoire. = s’intéresser au devenir évolutif…
C’est de cette époque que datent les malvoyants, les techniciens de surface et autres…
Je vous rappelle aussi une chanson de Renaud “Hexagone” pas très flatteuse pour les Français mais Renaud voulait réveiller les masses. Ça n’a pas marché.
Être né sous l’signe de l’hexagone,
c’est pas c’qu’on fait de mieux en c’moment,
et le roi des cons, sur son trône,
j’parierais pas qu’il est allemand.
Je ne sais plus où j’ai lu ces mots qui m’ont paru vrais : “Le langage politique est fait pour rendre les mensonges crédibles, le meurtre respectable, et pour donner une apparence solide au souffle de la brise.” mais ils me ramènent au terme “CITOYEN qui est, lui-aussi, devenu un mot trompeur.
Citoyen, ce substantif, transformé en adjectif, caractérise désormais ce qui se conforme à l’idéologie dominante, par exemple. : trier ses déchets est un « comportement citoyen » et même si j’ai fait le choix de trier, de recycler, de composter, etc, ce terme est, je le crois, maintenant synonyme de moutonnier, docile… ce que l’on veut que nous devenions. Oui, on nous brime en haut lieu, on nous fait croire que nous sommes responsables de ce qui va mal avec nos exigences, nos maladies, nos lunettes, nos voitures polluantes…
Nous sommes les dépensiers, pas ceux qui nous gouvernent. Non, non pas eux !
Sincèrement je ne peux pas comprendre que chaque ministre qui passe change les programmes et autre choses dans l’école… surtout que l’on sait que l’école Française baisse de niveau..;et cela depuis des années, j’ai l’impression que chaque changement accélère la chute… la France aura bientôt la palme de la plus mauvaise école de toute l’Union Européenne… Et avec note belle Marocaine, je crois que l’on va s’en rapprocher… enfin c’est mon avis…
il ne suffit pas de balancer une porte parole du gouvernement dans le ministère de l’ enseignement pour en faire une personne compétente !
Il suffit de lire le curriculum Vitae de cette femme qui adore prendre des poses, pour constater qu’ elle fait partie de ces arrivistes qui n’ ont jamais rien fait dans la vie.
Elle s’ est faite avoir par des technocrates de la sottise, et s’ y embourbe.
Espérons que l’ opposition à ce projet le fasse péricliter
Bonne journée Françoise
Bisous
Ma
Ma “technicienne de surface” n’étant pas très présente en ce moment (!) je me trouve un peu fatiguée ! dommage, j’aurais aimé vous dire combien je trouve ridicules tous ces” pédants” qui veulent imposer leur façon de faire ou tout bêtement leurs manières ! Quels esprits “tarabiscotés” ! appelons un chat un chat, c’est plus simple….Je n’arrive pas à parler en prenant ces nouveaux modèles de discussion ! Je suis trop vieille (ou je subis le poids des ans, c’est comme vous voulez !)
Je vous approuve Françoise à 100% !
Bisous.
Il y a le politiquement correct, le pédant, le poétique. Il en faut pour tous les goûts. Même si parfois cela sert à cacher un vide abyssal.