Chinois de l’île de La Réunion

Sans les Chinois, l’île de La Réunion n’aurait pas le même visage.  De nombreux livres leur ont été consacrés. Avant l’arrivée des premiers travailleurs engagés venant de Canton, les boutiques sur l’île étaient rares, il fallait marcher beaucoup pour acheter quelques provisions. Les Chinois ont été les premiers commerçants à apporter toutes sortes de produits dans les « écarts ». Les Chinois sont allés s’installer partout dans l’île, armés de leur courage et de leur volonté de travailler et de réussir, ils ont commencé à se métisser ; ils se sont intégrés.

Comme je l’ai déjà écrit, ils ont apporté leurs traditions, ils ont créé des emplois et ont donné aux plus pauvres (et à d’autres) le moyen de s’approvisionner à crédit grâce au carnet. Ils attendaient patiemment que l’argent entre dans les foyers débiteurs pour être payés à leur tour, une fois par semaine, par quinzaine, à la fin du mois, voire même une fois par an à la fin de la saison sucrière. Les « Chinois » ont longtemps fait confiance aux uns et aux autres car ils étaient sûrs d’être payés, il y avait un échange entre la confiance du commerçant et l’honneur des familles endettées jusqu’à ce que les temps changent, que la parole donnée n’ait plus de valeur et que quelques malhonnêtes «laissent des galets ».  (Laisser un galet est l’équivalent créole de «laisser une ardoise» en métropole, qui signifie laisser une dette chez un commerçant, l’ardoise étant l’objet sur lequel le commerçant faisait jadis l’addition. )

Le carnet a jadis créé des liens qui faisait du boutiquier chinois un véritable ami de la famille. Le carnet était la preuve qu’il y avait de la confiance entre les gens. On rêverait de voir encore pareilles relations aujourd’hui.

Mais pourquoi les choses ont-elles si mal tourné ?

Les principaux responsables de ce crime horrible de Grands-Bois, ce sont cinq énergumènes mais au fond, ce sont surtout les hommes politiques depuis 1981, en particulier le président Mitterrand. J’avais voté pour lui le cœur plein d’espoir, l’espoir du changement pour que les Français aient une vie meilleure mais en  accordant les allocations familiales et des tas d’autres revenus de transfert à La Réunion, comme ça, sans réfléchir, Mitterrand s’est assuré des votes en sa faveur mais il a transformé profondément les mentalités de l’île. Il a détruit beaucoup de mes rêves et ceux de beaucoup d’autres sans doute. Il fallait instaurer une véritable égalité entre Domiens et Français de métropole mais il fallait le faire avec précaution, soigneusement, ne pas lancer de l’argent n’importe comment. François Mitterrand, le catholique cutivé, a oublié que l’oisiveté est la mère de tous les vices et il a fait oublier aux Réunionnais (et à beaucoup d’autres profiteurs d’ici et d’ailleurs) le goût de l’effort et la valeur du travail.

Fournir une rente à vie à des inactifs en ponctionnant les revenus de ceux qui travaillent, a produit des oisifs par milliers. Ici, sous les cocotiers, des individus sont rongés par l’inaction, l’alcool (rhum), le zamal (marijuana), influencés par la télévision, plombés par des pensées négatives effacées à grands coups de médicaments (payés par la collectivité) : des psychotropes, du Rivotril, de l’Artane, ou du Rohypnol… Ces oisifs sont devenus irresponsables, des parents démissionnaires qui font des enfants sans réfléchir, juste pour toucher les allocations. Les Réunionnais, comme une masse d’autres Français (et même des étrangers) se sont transformés en assistés ad vitam aeternam.

Qu’est devenue notre démocratie, celle qui honore l’effort et le mérite ? Qu’est devenue cette démocratie qui donne véritablement la parole au peuple, à la vraie majorité et non à un petit groupe d’apparatchiks de gauche ou même de droite ? Il faut bien le reconnaître les promesses démagogiques viennent de deux bords.

Que sont devenues enfin les belles valeurs réunionnaises ? Que sont devenus la solidarité, le respect des uns et des autres et l’art de vivre ensemble ?

On peut vivre les yeux fermés sur la réalité, ne voir que le ciel bleu, les plages et les cocotiers mais quand on regarde la réalité en face on ne peut que se dire « Adieu, petit paradis tropical. » Dommage. Ce fut pourtant la terre promise des travailleurs engagés Indiens et chinois.

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3 réflexions sur « Chinois de l’île de La Réunion »

  1. C’ est malheureusement le tout politique qui tient les rênes, et n’ entend pas s’ en séparer.
    Alors il fait du citoyen un assisté, donnant d’ une main, reprenant d’ une autre, laissant juste assez pour la consommation.
    Avec la gauche, c’ est la négation du mérite, l’ égalité du caniveau à la charlie hebdo
    Bonne journée Françoise
    Bisous

  2. Faire d’un grand nombre, des assistés, et pas toujours à bon escient, nous a amenés à la situation actuelle….Pourquoi travailler quand, sans fatigue, on peut être logés, nourris , tout en venant d’ailleurs ? les natifs du pays (et surtout les naïfs”) travaillent pour vous ! et paient pour vous !
    Oui, tout cela, nous le devons à un certain Mitterrand dont on a voulu faire un grand homme !
    Ecoeurement….

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