Début juin 2014, je suis allée passer quelques jours à Barcelone, ville que je ne connaissais pas bien. J’ai été très agréablement surprise même si la crise se ressent aussi en Espagne, les gens restent agréables, aimables et plutôt souriants. J’ai vu aux fenêtres de nombreux drapeaux catalans et des banderoles encourageant la participation au référendum prochain.

Or, Madrid affiche une fin de non-recevoir catégorique à la demande des Catalans. Barcelone s’oppose ainsi à Madrid qui dit toujours « non ». Non à quoi ? Non à la convocation d’un référendum le 9 novembre, appelant les électeurs catalans à choisir entre deux projets : une Catalogne séparée de l’Espagne ou un État catalan inscrit dans un cadre fédéral espagnol. Je ne sais pas ce que vous en pensez mais je dois vous avouer que je ne suis pas très au fait des problèmes de nos cousins ibères. Si déjà, nous réglions nos soucis français…

Je laisse donc la politique de côté pour en revenir aux promenades à travers Barcelone.

J’avais trouvé un hôtel en plein centre vile près du Passeig de Gràcia, dans le quartier de l’Eixample, un des dix districts de Barcelone.

Façade typique d’un immeuble du quartier de l’Eixample.

Le Passeig de Gràcia est long d’environ 1,6 km ; il occupe une position centrale et relie la place de Catalogne (côté mer) avec la rue Gran de Gràcia (côté montagne). L’avenue est bordée par des magasins de luxe et de nombreux édifices parmi les plus notables de Barcelone, beaucoup sont dans le style du modernisme catalan, on y trouve la Pedrera et la Casa Batlló d’Antoni Gaudí, la Casa Lleó Morera de Lluís Domènech i Montaner et la Casa Amatller de Josep Puig i Cadafalch.

La Pedrera est connue sous ce nom-là mais elle est réellement baptisée Casa Mila. Construite entre 1906 et 1910, c’est l’une des œuvres remarquées d’Antonio Gaudi. La façade en pierre suggère le mouvement des vagues. Il est possiblede nos jours de visiter l’étage noble, les combles de l’édifice, la toiture en terrasse et un appartement reconstitué du début du XX° siècle.

Photo empruntée (la façade de la Pedrera en rénovation en juin 2014) 

Sur le Passeig de Gràcia, il faut admirer le dallage hexagonal des trottoirs, une création originale de Gaudi  ainsi que les magnifiques bancs-lampadaires qui bordent l’avenue.

Tout près de la Pedrera, se trouvent :

– la Fondation Suñol qui expose une collection d’art contemporain, un panorama des courants artistiques depuis le début du XXe siècle jusqu’à nos jours qui compte des œuvres d’artistes aussi connus que Warhol, Calder, Picasso, Miró, Dalí, Giacometti…

– le musée égyptien, unique en Espagne, qui contient plus de mille objets répartis dans des zones définies qui font pénétrer le visiteur dans l’intimité des familles de l’Égypte ancienne.

À une courte distance se trouve le pâté de maisons surprenantes, dont l’hétérogénéité des styles lui valut le surnom d’«Îlot de la Discorde. 

On y trouve la Casa Batlló, située 43 Passeig de Gràcia, l’une des demeures les plus fascinantes de Gaudi à Barcelone (je n’ai pas dit la plus belle) avec son toit en céramique, composé de fausses écailles de poisson colorées qui se succèdent et représentent l’épine dorsale d’un dragon et sa façade mêlant la pierre, le fer forgé, le trencadis de verre et la céramique polychrome. L’immeuble fut commandé par Josep Batlló et Casanovas, industriel du textile.

L’édifice figure sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, il est ouvert au public et a reçu 600 000 visiteurs en 2011.

Sur ce même îlot qui s’étend du 35 au 45 Passeig de Gràcia, l’architecte Josep Puig i Cadafalch conçut la Casa Amatller (numéro 41) en 1900

et l’architecte Lluís Domènech i Montaner transforma en 1902 la Casa Lleó Morera en un petit palais, à l’intersection de la rue conseil des Cent, travail pour lequel il fut primé en 1906.

À côté encore se trouvent la fondation Godia et le musée du Modernisme catalan qui conserve le fin du fin de cette période en mobilier, peinture et sculpture, ainsi que la fondation Antoni Tapies dont la façade est un exemple du modernisme à ses débuts.

Et ça, ce n’est qu’un début, une demi-journée de promenade, en arrivant.