Partir ou s’accrocher

François Mitterrand, face à des manifestants criant « Mitterrand fous le camp! » aurait répondu : « Ça rime, mais c’est une rime pauvre ». De l’humour ? Certains en sont capables, d’autres moins. Souvenez-vous de Jacques Chirac (Super Menteur, lui aussi) : alors qu’un malotru l’avait traité de « connard », sa réplique avait fusé: « Enchanté, moi c’est Chirac ! » avant de se diriger vers l’individu pour lui serrer la main.

Si l’on considère que la réplique de François Mitterrand est une forme d’humour, je considère que c’est surtout se moquer du monde, faire étalage de son savoir et rester accroché à son poste. Si certains revendiquent la succession de François Mitterrand, c’est oublier aussi que tout ne fut pas rose sous les deux septennats et que “Tonton” fut un modèle pour le non-respect des promesses, combien de projets du programme commun de la Gauche n’ont jamais vu le jour ? Pensez surtout à celle du quinquennat qui n’a été mise en œuvre qu’en 2000 après le référendum proposé par Jacques Chirac lors de son second mandat (le premier a bel et bien duré aussi sept ans).

Pas prêts de lâcher la gamelle tant la soupe est bonne, les politiques, les élus en tous genres s’accrochent bien à leur siège et en voir certains rendre leur tablier les rend plus humains, presque sympathiques.

Du gouvernement Valls 1 (qui reprenait à deux exceptions près – Hamon et Royal – les mêmes ministres que son prédécesseur Jean-Marc Ayrault) au Valls 2, quatre défections.

Nous entendons parler des trois ministres sortants : Montebourg (le trublion),  Benoit Hamon (le dommage collatéral) et d’Aurélie Filipetti (l’intègre, voir sa lettre ouverte à François Hollande et Emmanuel Valls en cliquant ICI) mais pas du secrétaire d’État aux transports Frédéric Cuvillier, maire de Boulogne, qui avait accepté le poste un peu à reculons la première fois sous Ayrault, en rechignant davantage encore sous Valls 1 et qui, cette semaine, a dit “Dans la configuration qui m’a été proposée, j’estime ne pas disposer de cette capacité d’action et de l’autonomie nécessaire” (la configuration en question consiste en la tutelle de Ségolène Royal, ministre de l’écologie).

Des courageux, des loyaux à leurs idéaux, ça existerait donc ?

Share

2 réflexions sur « Partir ou s’accrocher »

  1. Cuvillier est remonté dans mon estime, et j’ ai vu qu’ on semblait l’ apprécier à Boulogne sur Mer !
    Montebourg a en fait été viré, parce qu’ il critiquait trop le gouvernement, dans le but de préparer sa candidature à la présidentielle.
    Hamon, qui ne vole pas haut s’ est fait piéger.
    Filipetti, c’ est bien elle qui trouvait scandaleux qu’ un maire Fn avait fait repeindre un oeuf en bleu ?
    Mais quand on se souvient de Baho, quand on lit le livre de Duflos, on voit la comédie jouée depuis si longtemps.
    On voit bien que ce qui compte c’ est la place !
    Tout le monde n’ est pas dE Gaulle !
    Bonne soirée
    Bisous

  2. Comme le dit si bien Trublion, tout le monde n’est pas De Gaulle (malheureusement) ! Ils sont tous fixés à leur siège qui “rapporte” ! Et je pense au Président Coty qui avait accepté de s’effacer pour le bien de la France ! Nous n’en sommes plus là…Quant à Mitterrand…il y aurait tellement à en dire…Paix à son âme (s’il en avait une !).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *