Accepter que des personnes interprètent différemment l’histoire est une question de culture, de sensibilité, de bon sens ; les avis divergents sont enrichissants. Qui peut affirmer détenir la vérité absolue ? Cette volonté de convaincre l’autre de sa supériorité produit des guerres, hélas, et des héros. Napoléon est un héros pour certains, un monstre pour d’autres, de même que… au choix (le vôtre).
À l’Ile de La Réunion, île jeune historiquement, on cherche à se fabriquer des héros mais les avis divergent sur le choix de ceux-ci. Alors qui choisir ? Un Vergès peut-être ?Un blanc ? Un noir ? Un esclave ? Bon nombre de Réunionnais n’approuvent pas l’idée de faire d’Elie, un esclave, le leader de la révolte de Saint-Leu, un héros. C’est peut-être la sortie du film “Twelve years a slave” dont on ne cesse de parler sur les ondes qui m’a remis en tête le sujet de l’esclavage. Cette infamie a existé et existe encore aujourd’hui, ici ou là-bas ; certains humains qui se croient libres ne sont-ils pas esclaves, le maître n’étant pas forcément humain ?
Pour en revenir à Elie, le fait de vouloir s’affranchir de l’esclavage par la force, est “normal”, admissible, admirable… Fuir (comme Solomon Northup) ou se révolter comme d’autres l’avaient fait avant lui (Spartacus), peut se comprendre, mais prêter une sorte d’altruisme, de valeur morale, de conscience politique créole comme le dit Sudel Fuma, auteur d’un livre à la gloire d’Élie : “La révolte des oreilles coupées”, semble un peu osé. Certes l’écrivain est un historien de renom local mais pour ce livre, ce n’est pas l’historien mais un romancier qui donne des détails pour que le lecteur prenne le parti des esclaves. Par exemple, les viols des femmes noires sont décrits avec précision ; sans aucun doute, ces faits ont bel et bien existé, ont été récurrents, peut-être même plus souvent qu’on ne croit mais il ne faudrait pas oublier qu’en France métropolitaine, au XX° siècle, les petites bonnes venues de la campagne étaient quelquefois violées par leurs patrons, certes elles n’étaient pas esclaves mais reconnaissons-le, leur sort n’était guère enviable.
Il faut, en ce qui concerne Elie, remettre les pendules à l’heure, ce n’est pas un sauvage (autre point commun avec Solomon), il n’est pas un de ces esclaves venus des plateaux malgaches sans aucune culture occidentale, totalement étranger au mode de vie réunionnais, non c’est un esclave créole, il est né dans l’île tout comme sa mère Emilie, femme métisse. Il est peut être même, lui, un “quarteron”. Elie a grandi entre les enfants des familles blanches de Saint-Leu, les Hibon, les Macé, les Ricquebourg, il a subi leurs influences et à ce titre, il n’est pas tout à fait un esclave comme les autres. On peut lui prêter de l’intelligence, du discernement, de la conscience politique et ainsi, on aggrave son cas, car prendre la décision de se lancer dans une véritable guerre par pure idéologie, entrainant avec lui un grand nombre d’autres hommes, alors que l’issue fatale était inéluctable est une attitude suicidaire qui met à mal sa clairvoyance et le bon sens qu’on veut bien lui reconnaitre.
Je vous rappelle mon billet sur “Furcy, un rebelle”. Furcy est un esclave réunionnais qui assigna son maître en justice en 1817, trente et un ans avant la seconde proclamation de l’abolition en France. Il réclamait son statut juridique d’homme libre. Autre méthode de révolte moins sanguinaire. Alors héros Furcy ou Élie ?
Que des Blancs aient profité de leur situation dominante pour abuser des esclaves, cela est évident, combien de noirs à peau claire sont nés près des champs de coton aux USA ou des champs de cannes à La Réunion ? Pulsions sexuelles irrépressibles des maîtres blancs ? Sudel Fuma invoque tout au long de son livre le “charme irrésistible des femmes malgaches”. Je suis mal à l’aise devant cette affirmation. Un viol reste un viol même si jadis, encore plus face à des esclaves, ce délit était considéré comme mineur. Elles l’avaient bien cherché toutes ces femmes agressées.
En Fance, le viol est reconnu comme un crime depuis 1810 mais la répression incertaine, un délit au même titre qu’un vol de poules. Il a fallu attendre 1980 pour qu’un violeur soit passible de quinze ans de réclusion criminelle (mais combien sont condamnés à cette peine ?).
En temps de guerre, le viol est un moyen d’humilier le vaincu, les exemples récents sont nombreux. Il sert aussi à provoquer un adversaire lorsque le conflit est latent. Lors de la Seconde Guerre Mondiale, des militaires de toutes nations se livrèrent au viol : les Japonais utilisant de femmes de réconfort ; à la chute du IIIe Reich en 1945, des femmes allemandes ont été violées par des soldats de l’armée soviétique et lors du débarquement des soldats alliés, de nombreuses plaintes ont été portées, sans grand résultat, contre les soldats américains par des femmes françaises.
Ah la vérité ! Quel fardeau !
Bonjour ma douce Françoise, je passe vite sur ton écrit par manque de temps aujourd’hui, pardon !
Comment vas-tu ce matin ?
Tu en as marre de tout ?
Moi aussi, lol ! Mais non allez on sourit,
et positive.
Merci pour ta gentille compagnie au cœur de Lolli, ça
me touche toujours beaucoup.
Je te laisse un petit bout de l’éphéméride du “23 Janvier”
de diverses années, en prenant les dates les plus récentes, (je
raccourci encore car lorsque je me relis je me fatigue toute seule).
1978 Enlèvement du baron belge, Jean Empain, PDG de Schneider.
1986 Mort de la pianiste Yvonne Lefébure.
1989 Mort du peintre catalan Salvador Dali.
Je te souhaite une bonne visite chez mon amie Line, n’hésitez pas
à fouiller dans ses rubriques, beaucoup de choses intéressantes vous
y attendent.
http://laydiegoschyruby.centerblog.net/1029-merci-lynema-boiteamusique
Désolée pour les blogs qui ont un mot de passe, c’est indépendant
de ma volonté, car pour moi ils sont ouvert et je ne vois donc pas
de mot de passe à entrer… Oups !!
Prends soin de toi et bon jeudi.
Lolli
C’ est un peu comme pour la révolution française où fut guillotiné un roi qui ne le méritait pas !
Mais sans cela, serait on aujourd’ hui en république, qui d’ ailleurs a tendance à devenir monarchique !
Quand au viol, je pense dans le civil qu’ il y a une certaine “pulsion” qui se crée, parce que la femme n’ est pas consentante.
Quand aux guerres, rien ne change, hier et aujourd’ hui, toujours on viole pour humilier !
bonne journée Françoise
bisous