«Familles, je vous hais», déclarait André Gide. Moi, j’aime la famille que j’ai créée : la famille nucléaire : parents-enfants, pas la famille élargie dans laquelle les problèmes ont tendance à se multiplier compte tenu des différences entre les nouveaux membres. La famille, telle que je la vois, est un espace de solidarité. Elle génère cependant des contraintes mais elle est aussi un espace d’autonomie au sein duquel les discussions sont permises, des discussions qui peuvent être très animées et permettent la prise de décisions à la majorité et non pas selon la volonté du plus ancien ou du plus… fort, plus grand, plus gueulard, plus prétentieux…
Le terme «famille» vient de famulus « serviteur, esclave » ; c’était donc l’ensemble des serviteurs ou des esclaves vivant sous un même toit. Par extension, le mot famille a englobé tous ceux qui vivaient en un même lieu et qui étaient soumis au «pater familias», le père de famille qui avait tous les droits. La famille désigne maintenant un ensemble de personnes unies par des liens de parenté et je crois que plus s’accroît la fragilité de la structure familiale (union libre, divorce, familles recomposées…) et la précarité des relations entre ses membres, plus on facilite l’émancipation égoïste de ceux qui ont les moyens matériels et moraux de le faire, plus on renforce la dépendance de ceux qui en sont démunis. La famille est à mes yeux l’espace premier de la solidarité. Or la gauche aujourd’hui veut remplacer la solidarité familiale par une solidarité nationale ; la gauche attaque la famille, veut la remplacer.
La gauche actuelle fait exploser le modèle familial fondé sur le couple père-mère, enfants. Dans les années 1980 déjà, on a multiplié les mesures qui supprimaient les avantages fiscaux des couples officiels et permettaient, grâce à une fraude facile, de bénéficier d’avantages plus grands, par exemple par le biais de l’aide au parent isolé. Dynamiter la famille semble être une volonté de l’état de gauche dans lequel je croyais pourtant très fort en 1981.
Aujourd’hui, je crains encore plus que la situation catastrophique des finances publiques permette de justifier la remise en cause de la politique familiale et de son financement. Le principe initial de cette politique était l’autonomie et ne se confondait pas avec une politique sociale de redistribution des revenus. Il était établi que, riche ou pas, une famille ne devait pas être pénalisée par rapport à une autre de même niveau de revenus par son nombre d’enfants. Fiscalisation des allocations, limitation de celles-ci en fonction du revenu, modulation du quotient familial, suppression du complément de libre choix de mode de garde à la Prestation d’Accueil au Jeune Enfant : la dilution de la politique familiale est en bonne voie. Cette nouvelle façon de voir les choses déresponsabilise un grand nombre de personnes que je ne peux qualifier de «citoyens». Des hommes ou plutôt des garçons-ados à vie, libérés des charges paternelles, des parents irresponsables ne donnant aucune éducation à leurs petits et des situations monoparentales maternelles (autrefois brillante conquête du féminisme) qui conduisent des femmes qui travaillent à prendre entièrement en charge les enfants. Quel joli modèle familial ! Et si toutes ces femmes-là baissaient les bras en même temps…
L’État-Providence est toujours ravi d’accorder des prestations pour accroître la dépendance de ses sujets. La famille serait une affaire publique ?
Plus l’État affaiblit la famille, plus il accroît ses propres charges et les difficultés de la société ; il ne faut pas déresponsabiliser en donnant, il faut aider et éduquer à tous les niveaux. “Si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour. Si tu lui apprends à pêcher, il mangera toujours.”
j’ ai même dans l’ idée que la gauche a voulu faire croire que c’ était aux enseignants à assurer l’ éducation des enfants, et on constate que pour le moins ce n’ est pas une réussite !
et que penser de cette autorisation d’ expérimenter les embryons !
le but serait il toujours diviser pour régner ?
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