Quand on pense révolte d’esclaves, le nom qui vient à l’esprit est Spartacus, esclave et gladiateur thrace qui dirigea la troisième guerre servile en Italie du Sud entre -73 et -71. Rebelle ayant fait trembler la puissance romaine, Spartacus a été une référence du mouvement anti-esclavagiste à partir du XVIII° siècle mais à La Réunion, nous avons eu aussi un rebelle : Furcy.
Furcy ne commanda pas une armée, il procéda différemment.
Furcy est un esclave réunionnais qui assigna son maître en justice en 1817 soit trente et un ans avant la seconde proclamation de l’abolition en France. Il réclamait son statut juridique d’homme libre. Le procès dura quasiment trente ans, de l’interdiction de la traite (1815) à l’abolition de l’esclavage en 1848.
Furcy n’était pas africain. Il était Réunionnais. Il avait une mère indienne, Madeleine, née en 1759, probablement d’origine indo-portugaise. Elle fut conduite, enfant, en France par une femme qui, pour entrer dans les ordres, la confia à une Madame Routier, dame en partance, en 1771 pour l’Ile Bourbon. Madame Routier omit de renvoyer la jeune Madeleine à Chandernagor, en Inde, comme elle s’était engagée à le faire et la garda à son service comme nourrice de ses enfants. Madeleine, à son tour, a eu trois enfants, tous nés à La Réunion et dont les pères ne sont pas connus : Cyril (mort jeune, tué au combat contre les Anglais aux côtés de l’un des fils Routier), Constance et Furcy, né en 1786.
Après la mort de sa mère et celle de Madame Routier, Furcy est confié au gendre de cette dernière, Joseph Lory, négociant et propriétaire d’esclaves à l’île Bourbon et à l’île Maurice, qui le garde comme esclave. Furcy devient l’intendant de la maison de Joseph Lory.
En 1817, le jeune homme découvre que sa mère avait été affranchie avant son décès et décide de recourir à la justice pour faire valoir sa liberté, une liberté dont jouit sa sœur Constance depuis son affranchissement. Il est débouté en première instance, puis en appel et se pourvoit finalement en cassation.
Lorsqu’il entame sa démarche en justice, il trouve du soutien en la personne du procureur général Louis Gilbert-Boucher, qui, en raison de ses sympathies républicaines et anti-esclavagistes s’attire l’hostilité de notables réunionnais. Gilbert-Boucher, rebelle lui aussi, s’élève contre les magistrats qui utilisent les lois au profit des propriétaires d’esclaves et qui contournent son autorité de procureur général.
L’affaire Furcy fait grand bruit à Saint-Denis ; les propriétaires d’esclaves redoutent une «brèche juridique» qui permettrait la libération de près de 15 000 esclaves. Sous la pression des colons, Louis Gilbert-Boucher doit quitter l’île. Son jeune substitut, Jacques Sully Brunet, est également écarté du dossier.
Furcy, de l’île Maurice où il a été exilé par Joseph Lory, entretient une correspondance régulière avec la famille Brunet à l’île Bourbon et Louis Gilbert-Boucher, rentré en métropole.
La traite négrière commence à être interdite dans les colonies anglaises dont l’île Maurice (où la famille Lory a des terres) où les Indiens (d’Inde) se prétendent issus d’une nation d’hommes libres et refusent le statut d’esclave.
Après de nombreuses années d’attente, Furcy assiste à Paris au procès en cassation. Les débats sont largement couverts par la presse parisienne, en raison du caractère peu commun de l’affaire. Le 23 décembre 1843, la justice française déclare enfin que « Furcy est né en liberté» mais à cette date, Furcy a déjà été déclaré libre par les autorités anglaises de l’île Maurice.
Qui décide donc de la liberté ?
L’homme est un loup pour l’homme… combien gagne leur pain à la sueur des autres ?
bien difficile de gagner sa liberté, pour un esclave, nous ne connaissions pas ce rebelle , Furcy, merci chere Françoise , bonne fin d’année, et de grosses bises
je me demande si en fait la liberté n’ est pas qu’ un mot sans fondement .
Pour moi, la question se pose, avec la famille de naissance, le caractère, le tempérament, les lois, avons nous vraiment le choix, sinon celui de dire qu’ on pourrait faire autrement !
pas moyen hier d’ aller chez toi !
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