Évariste Désiré de Forges, chevalier puis vicomte de Parny, est un poète français célèbre à son époque et dont l’œuvre fut saluée longtemps après sa mort. Né le 6 février 1753 à l’Hermitage de Saint-Paul de l’île Bourbon, devenue île de la Réunion, mort à Paris le 5 décembre 1814.
Évariste de Parny est issu d’une famille originaire du Berry, installée en 1698 à Bourbon. Il quitte son île natale à l’âge de neuf ans pour venir en France avec ses deux frères. Il fait ses études au Collège de Rennes puis il choisit une carrière militaire, celle de ses frères et de son père, après avoir estimé qu’il avait trop peu de religion pour prendre l’habit de prêtre.
Son frère Jean-Baptiste, écuyer du comte d’Artois, l’introduit à la cour de Versailles où il fait la connaissance de deux autres jeunes militaires qui, comme lui, se feront un nom dans la poésie : Antoine Bertin, originaire de l’île Bourbon, et fils de militaire, d’un an son cadet, et de Nicolas-Germain Léonard, originaire de Guadeloupe.
En 1773, son père le rappelle à l’île Bourbon en compagnie d’un de ses frères, pour les faire travailler à l’entreprise familiale (élevage, canne à sucre, café) et préparer ainsi sa relève. Mais Evariste ne l’entend pas ainsi, il a vingt ans, profite de son élégance et de son statut de parisien pour séduire une jeune fille à qui il donne des cours. Il tombe passionnément amoureux mais son père l’empêche d’épouser cette roturière. Dépité et s’ennuyant de Paris, il retourne en France métropolitaine en 1775 avouant dans une lettre à Bertin qu’il ne saurait se plaire dans un pays où se pratique l’esclavage.
Peu après son départ, la jeune fille aimée est mariée. Cette histoire inspire au jeune homme les Poésies érotiques, publiées en 1778. Le recueil a d’emblée un grand succès et apporte la célébrité à son auteur.
En 1777, il a rédigé l’Epitre aux insurgents de Boston pour manifester sa solidarité avec les insurgés de la Boston Tea Party.
« Cet amour de la liberté lui vient certainement de la lecture des philosophes , mais il n’a pu naître et croître que par le spectacle des outrances de la société bourbonnaise ».
Le 6 novembre 1779, de Parny est nommé capitaine au régiment des dragons de la Reine.
En 1783, il revient à l’île Bourbon pour régler la succession de son père et voyage également à l’ile de France (île Maurice aujourd’hui).
En 1785, il quitte l’île Bourbon pour suivre, en qualité d’aide de camp, le gouverneur général des possessions françaises aux Indes. Il ne se plait pas du tout en Inde mais y recueille une part de la matière de ses «Chansons madécasses», parmi les premiers poèmes en prose de langue française.
Il ne tarde pas à revenir en France, Epris de liberté, il renonce à la carrière militaire pour mieux se consacrer à l’écriture, pour quitter l’état militaire et s’installer en 1786 dans la maison qu’il possède dans le vallon de Feuillancourt, près de Paris, qu’on appelle la Caserne. Avec Bertin et Léonard, il forme la « société de la caserne », qui a coutume de s’y réunir.
Lorsqu’éclate la Révolution Française, de Parny, qui ne reçoit aucune pension du Roi et qui ne s’intéresse pas particulièrement à la politique, ne se sent pas véritablement concerné. Curieux pour celui qui détestait l’esclavage… Il se retrouve, comme beaucoup d’autres nobles de l’époque, ruiné.
Heureusement en 1796 il accepte un poste au ministère de l’instruction publique.. Il doit solder les dettes laissées par son frère Jean-Baptiste alors qu’en 1795, les remboursements en assignats l’ont presque complètement ruiné. Il obtient ensuite une place dans les bureaux du ministère de l’Intérieur où il reste treize mois, puis à l’administration du théâtre des Arts.
En 1802, Parny se marie avec Marie-Françoise Vally et, l’année suivante, il est le premier Réunionnais reçu à l’Académie française.
En 1804, le comte Français de Nantes le fait entrer dans l’administration des droits réunis. Il publiera bon nombre d’ouvrages jusqu’en 1810, mais aucun n’aura la fougue et la ferveur des « Poésies érotiques ».
En 1813, Napoléon Ier lui accorde une pension de 3 000 francs, mais celle-ci lui est supprimée sous la Restauration en 1814, il est alors dans la misère et meurt le 5 décembre 1814.
et bien, il aura eu un parcours bien mouvementé, et une fin misérable !
Mais au moins s’ est ‘il servi de sa plume, pour faire passer ses idées !
bonne journée
bisous
Oui, un parcours mouvementé, mais fidèle à ses convictions contre l’esclavage, nous pouvons vraiment le saluer….
La biographie de personnages dont je n’ai jamais cen ‘est pas mon truc. Alors, j’ai ppréféré passer à tes blagues croustillantes. Bonne semaine. Chez nous il flotte comme vache qui pisse. Et cela ne va pas s’arranger. Amitiés. dinosaure80.
Errare humanum est. J’aurais bien fait de me relire. dinosaure80.
Que de choses tu nous fais découvrir ! voilà une belle connaissance de l’histoire…
Bises, Françoise.