En catastrophe, la nuit dernière, j’ai déposé un texte de Victor Hugo pour ne pas laisser une journée “vide” comme ce fut souvent le cas en juillet-août dernier, mais la déclaration de l’auteur aimé des Français, pleine d’espoir, ne correspond pas tout à fait à la réalité du vingt et unième siècle.
Le parallèle entre Etats-Unis d’Europe et Etats-Unis d’Amérique a montré ses limites. Nous n’avons malheureusement pas, en Europe, cette unité de langage (quasi maternel) pour unifier les habitants de l’Europe. Nous parlons (ou baragouinons) l’anglais par facilité, nous cherchons la simplification ; malheureusement il n’y a pas de “civilisation” commune et peu d’objectifs communs… Aux USA, les pionniers étaient en majorité anglais ou britanniques entre le XVI° et le XIX° siècle. Pour faire venir la main d’œuvre, la couronne britannique, grâce à une politique volontariste, incita ses pauvres sujets à émigrer à travers le système des indentured servants ; elle leur promettait une terre et de payer le voyage, il suffisait ensuite de travailler gratuitement pendant un certain temps, souvent de quatre à sept ans, ce qui revenait à être esclave temporaire dans des conditions misérables, quasi identiques à celles des esclaves afro-américains. La souffrance crée des liens et la communauté de langue les renforce. Quelle langue pour l’Europe d’aujourd’hui ?
L’anglais, juste par… économie d’efforts et … faute d’une langue “phare”.
Je reprends maintenant quelques-uns des “Nous aurons” de Victor Hugo qui me rappellent les “J’accuse” de Zola. Nous aurons donc… des surprises et surtout quelques désillusions… Vous les avez relevées à la lecture d’hier.
Nous aurons le budget sans le parasitisme, euh… sans vouloir vous offusquer, combien coûtent l’Europe et le parlement Européen avec ses eurodéputés ? Parasites ? C’est sans compter le développement des régions (de France ou d’ailleurs), bien souvent parasites elles aussi.
– le commerce sans la douane, d’où l’entrée intempestive de contrefaçons nuisibles aux productions européennes.
– la circulation sans la barrière, c’est la convention de Schengen, ouverture des frontières pour les hommes et les marchandises, entre les cinq États signataires, le 14 juin 1985, sur un territoire créé et appelé «espace Schengen”. Institutionnalisé à l’échelle européenne par le traité d’Amsterdam le 2 octobre 1997, l’espace Schengen comprend actuellement vingt-six états membres. Par le traité de Lisbonne du 13 décembre 2007, certaines notions sont renforcées : espace de sécurité, de liberté et de justice, coopération policière et judiciaire, politiques communes des visas, d’asile et d’immigration. Les citoyens étrangers qui disposent d’un visa de longue durée pour l’un des pays membres peuvent circuler librement à l’intérieur de la zone, c’est là que le bât blesse : certains pays ont des frontières poreuses, donnent des visas facilement et les immigrants dotés du visa s’installent ailleurs dans la zone (cf les tensions entre France et Italie au sujet des clandestins tunisiens par exemple).
– l’éducation sans l’abrutissement : réforme de l’enseignement ? En France, on attend du mieux et des résultats dans ce domaine. Pour l’heure, la situation est loin de s’améliorer. Le niveau baisse et l’école n’est plus un lieu quasi sacré comme elle le fut, quant aux élèves ils ne semblent pas particulièrement épanouis.
– la jeunesse sans la caserne, plus de service militaire en France. Moi qui fut heureuse de la suppression de ces douze mois obligatoires, je regrette aujourd’hui cette période de brassage, la fin des échanges entre des jeunes issus de différents milieux, de différentes origines, rassemblés dans une même communauté d’objectifs.
– la justice sans l’échafaud, la vie sans le meurtre, plus de peine de mort. « Le fait de donner volontairement la mort à autrui constitue un meurtre… le meurtre commis avec préméditation (ce qui est le cas de la peine de mort) constitue un assassinat. » (art. 221-1 et 3). Assassinat officialisé et supprimé en 1981.
– la parole sans le bâillon, la liberté d’expression, finalement grande en Europe, pour le moment, et quoi qu’on dise.
– Dieu sans le prêtre ? Le prêtre a la charge de donner la parole de Dieu à l’Église et lui-même est confié à la parole de Dieu, disait saint Paul. Un Dieu sans prêtre, est-ce dire pas de représentants religieux (ce que je crois) ou des imams à la place des prêtres (ce qui peut faire peur) ? Qui vivra verra.
“Il y aura sur le monde un flot de lumière. Et qu’est-ce que c’est que toute cette lumière ? C’est la liberté. Et qu’est-ce que c’est que toute cette liberté ? C’est la paix.” Dans les premiers commentaires, Pimprenelle semble être la plus optimiste en écrivant “La paix vient de la faiblesse et non de la force.” en imaginant un avenir meilleur, mais Geneviève, optimiste habituelle, se demande “Sommes-nous vraiment libres ? ” Je me le demande aussi.
J’entends “Paix et Liberté”. J’aimerais tant que ce soit vrai ; ce n’est pas encore vraiment gagné même si, convenons-en l’Europe, celle des Six au moins, abstraction faite de l’Irlande, vit quasiment en paix à l’intérieur de ses frontières depuis 1945.
Pour notre plaisir, finissons en chanson : “Quand les hommes vivront d’amour”… des paroles qui devraient plaire à tous, non ?
Quand les hommes vivront d’amour
Il n’y aura plus de misère
Ce sera la paix sur la Terre…
Que d’espoirs encore !
Je suis pour l’idée que chaque pays continue à parler sa langue et garde ses coutumes au lieu d’uniformiser l’Europe ! Ce serait triste de ne plus lire en français parce qu’on apprendrait à l’école pour tous ! Bonne journée, Bise
Victor Hugo était un visionnaire de génie, même si tout n’est pas encore parfait… beaucoup d’espoirs pour cette Europe, beaucoup d’embûches sur la route certes, mais il faudra en passer par là …merci pour ton passage chere Françoise, nos photos sont de Juin, tu verrais notre jardin maintenant, apres la secheresse, il est d’un triste !! bonne fin de semaine, bisous
pour qu’ il y ait union, il faut un ciment commun, ce qui n’ est pas le cas, ni pour la langue, ni pour la loi, ni pour les taxes et impôts.
et on voit bien que ce n’ est pas l’ union que l’ on recherche, mais de gagner de l’ argent.
C’ est dommage, mais je pense que c’ est une utopie de croitre que l’ Europe pèse vraiment face à l’ Amérique, et plus encore face aux pays émergents.
Il faut je pense rejeter les grandes idées, qui souvent mènent à l’ exagération, , comme nous l’ avons vu avec le communisme, et comme nous sommes en train de le constater avec l’ islam, qui se voudrait force de loi.
bonne journée
Bisous
Le rêve tellement d’être libre et surtout que mon Pays le soit….mais il me semble que ce n’est qu’un rêve pour l’instant !
Si seulement Victor Hugo avait vu juste….mais….
Mes propos optimistes ne cahent pas la réalité. J’affirme que l’Europe a permis la paix entre les nations. Mais pour autant, je constate que l’Europe est mal foutue, elle n’a finalement que des défauts : elle est lourde, obèse, inefficace. On ne se met d’accord ni sur l’agriculture, ni sur le commerce, ni sur la crise économique. C’est donc un drôle de système. Mais qu’est-ce un système ? Un systême, c’est un système parfait : déductif, transparent, harmonique, un système qui marche. Et l’Europe c’est justement le contraire : ça marche mal. Nous avons, et avons eu, par ailleurs des systèmes autocratiques, des systèmes absolument totalitaires qui produisent la mort. Nous en avons eu mille exemples autour de nous, de Napoléon à Hitler en passant par Staline – tous les tyrans du monde. Ces systèmes parfaits sont mortels. Les systèmes vivants sont complexes, tordus, mal foutus, pleins de défauts comme l’Europe. C’est la raison pour laquelle, la paix règne. On a fini de défier les autres nations d’Europe – Angleterre, Allemagne, France…Elles se livrèrent des guerres perpétuelles, chacune voulant, tour à tour dominer. La recherche de la dominance finit au suicide de l’Europe. Je crains, parfois, que la mosaïque des nations d’Asie finisse aussi par des guerres semblables entre Corée, le Japon, la Chine, l’Inde, le Pakistan. A bientôt, amicalement Pimprenelle.
Salut Françoise
ce n’est que tout de suite après la 2me guerre que quelques grands ont compris le vrai dessin de l’Europe: mais cela n’as pas duré longtemps car dès le début des années 70 la amchine des particularismes a été enclenchée.
Or l’Eurpe, la vraie, ne peut exister sans une renonciation aux prérogatives de chaque état. Alors on a empilé structure sur structure eloignant ainsi l’idée de L’Europe du citoyen et, souvent, par manque de courage politiques, on a accusé l’Europe de tous les maux par ceux la même qui avaient pri les décisions.
Il existe un socle qui peut réunir les européens qui est notre civilisation millénaire: malgré les guerres et les antagonismes du passé, quand on voyage un peu on se rend vite compte que, que l’on soit français, italien ou allemand ou autre, on arrive à se sentir comme chez soi un peu partout.
Ce qui me navre c’est qu’à ce jour nous ne puissions pas encore opter juste pour une identité européenne et qu’à l’étranger l’Europe n’existe pas. J’aimerais tant pouvoir voir des panneaux type Embassade d’Europe et c’est tout.
Il nous manque des hommes et des femmes de la choses publique qui soient des visionnaires, qui aient envie de faire partager une réelle espérance à la Victor Hugo qui nous vantent peut-être une utopie inatteignable. Mais c’est en voulant essayer de réaliser l’utopie que l’on peut progresser.
Amitié
Antonio
…mais nous nous serons morts mon frère !
Je suis, moi, une pessimiste notoire ☺