Trouver sa place

Comme je vous l’ai déjà dit, depuis presque toujours j’ai géré ma vie, seule, du mieux que j’ai pu. Pas toujours facile mais j’ai évité de pleurer sur mon sort et j’ai fait des efforts. Je suis fille posthume et croyez-moi ce n’est pas simple de survivre avec ce handicap.  Dire qu’on n’est pas une petite bâtarde aux “bonnes âmes” du quartier qui vous regardent de travers, chuchotent dans votre dos et salissent l’honneur de votre mère, et par ailleurs, à votre pauvre mère victime d’un sort cruel, sans cesse dire «je n’ai pas à payer le prix du destin, je n’ai rien demandé, je suis là. La faute à qui ? Pas la mienne !»

Il y a long à raconter sur ces souffrances morales que personne n’imagine. Les enfants ne sont pas des légumes, ils comprennent tôt beaucoup de choses…  Qui se rend compte de ce qu’un enfant doit endurer ? Personne. Oui, c’est comme ça, dans la vie, c’est «chacun pour soi» et les adultes qui ne prennent pas en considération un enfant… un de mes oncles défendait ses enfants devant moi ; j’enviais mes cousins. Quand on a souffert, on ne voudrait pas que les autres subissent la même chose mais on passe pour une illuminée avec des idées bizarres. Moi j’aurais bien voulu être aimée de manière régulière, stable, constante, et non pas «un coup je t’aime, un coup je t’aime plus, tu m’as pourri la vie». Soit on se bat très vite, on résiste en souriant et en criant, soit on devient victime. Victime, on l’est toujours un peu, même quand on se défend mais c’est la  facilité que dire «je n’ai pas de chance» et  d’attendre de l’aide (qui finit par arriver). C’est la voie la plus couramment utilisée.

Moi, un jour j’ai décidé «je ne me laisserai pas faire sans rien dire, ni rien faire», j’ai serré les dents, les poings, j’ai réussi à passer de l’autre côté de la barrière (revoir mon article sur la passerelle Debilly à Paris et celle du cours Berriat à Grenoble : CLIC là).

Aujourd’hui j’endure comme vous un certain nombre de choses que je juge insupportables. Voilà une liste non exhaustive de mes ras-le-bol du moment. Je suis gentille mais je veux aussi qu’on m’écoute maintenant.

Alors ras-le bol de :
– vivre avec un homme qui ne pense qu’à son travail, qui me fait passer en dernière position après le boulot, son patron, sa tranquillité et sa famille (ses frères et sœurs ; avant il y avait même les copains à qui il a prêté mes livres, dont certains neufs qui ne sont jamais revenus, et avec lesquels il a vidé mes bouteilles) tout ça sous prétexte que je suis résistante et organisée. Pour lui mes angoisses sont des délires infondés, sans intérêt.
– ne pas entendre un mot gentil de la journée, ne pas voir un sourire sincère et spontané et d’une manière générale ne pas avoir des rapports humains simples, sincères, spontanés.
– avoir peur de ne pas m’en sortir après avoir remboursé les emprunts immobiliers et payé les impôts…)
– payer tout et plus cher sous prétexte que j’ai les moyens,
– ne plus croire en la justice de mon pays qui juge à la tête du client (ou au porte-monnaie) et n’écoute pas celui qui a des véritables raisons de se plaindre.
– l’administration qui se moque de nous (Sécurité sociale, CAF, Etat Civil, Tribunal, services fiscaux…)
– des commerçants qui font pareil, vendent des produits impropres à la consommation,
– craindre pour l’avenir de mes enfants et de mes petits enfants (environnement, pollution, sécurité, formation, emploi, études…)
– me retrouver fripée comme une vieille pomme, édentée, obèse, grincheuse, pauvre… et “boulet” pour ma famille,
– me sentir impuissante devant les événements,
– d’entendre des sondages qui foutent en l’air la démocratie et veulent nous imposer un candidat,
– finir avec un second tour PS-UMP ; à moins que… surprise de dernière minute ? On a vu ça en 2002,
– voir les Français ne pas prendre la peine de réfléchir par eux-mêmes,
– toujours voir les mêmes gueules en politique.
– devoir opter pour un système politique vérolé ! Ras le bol de ces élections présidentielles qui ne servent à rien puisque le peuple ne peut réellement plus rien dire.

A quand les nouveaux cahiers de doléances ? A quand un référendum pour choisir un nouveau mode de gestion du pays plus efficace et plus proche des préoccupations des citoyens ?

Je m’arrête car j’ai toujours des tas de choses à dire. Je veux réagir et faire réagir.

A demain avec les histoires du dimanche… et les résultats du soir

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8 réflexions sur « Trouver sa place »

  1. La reconnaissance est la mémoire du coeur. [Hans Christian Andersen]
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    Moi j’ai déjà trouvé ma place chez toi… c’est déjà ça !
    Bisous Françoise.

  2. Un gros ras le bol chère Françoise, Tu as bien fait de lister et tu pourras même compléter au fur et à mesure. Maintenant laisse reposer tout cela et relis la dans quelques temps. Il n’y aura pas eu de miracles mais toi tu auras déjà envie de tirer quelques traits (sur les mots ou sur le contenu des mots) et ce sera déjà un premier ménage. La vie ne fait pas toujours de cadeaux mais elle peut être aussi très belle, tout est question de circonstance. Mais quand l’arbre est si touffu qu’il te bouche la vue… il faut élaguer. Quand tu auras pris un peu de recul et que tu reliras ta liste, tu verras que les choses auront déjà (un peu) changé. Ne serait-ce qu’au niveau des élections. Ce sera fait et quoi qu’il arrive, on y survivra… Non ?
    Je t’envoie un sourire d’encouragement et de gros bisous.

  3. eh bien comme on dit, “tu en as ras la casquette” ! regarde bien, ne vois tu pas une petite lumière au bout du tunnel ? …espoir ? bon courage Françoise, grosses bises

  4. J ai reussis à convaincre ma Mére que les orphelins avaient les mémes qualités que les autres enfants. Ils ont été habitué a lutter dés le plus jeune age pour obtenir leur place au soleil. Et évidement c est une clef de la réussite dans la vie.
    Bonne soirée Latil

  5. Oh Françoise ! êtes-vous fatiguée à ce point ? Courage et gardez l’espoir….Je suis un peu triste pour vous…La vie n’épargne personne (ou presque), mais il faut aussi se souvenir des bonnes choses…
    Très amicalement je vous embrasse.

  6. Françoise, vous êtes une battante. Vous allez vous en sortir. Ce que vous vivez en ce moment, n’est pas facile : la séparation, la nostalgie, la fatique, les insomnies, sont les signes d’une déprime. Faites-vous aider, pour vous protéger, par un(e) confident(e), ou un professionnel si besoin, mais souffler. Vous ne pourrez pas toujours tout maîtriser. Je sais que les conseilleurs ne sont pas les payeurs, mais les gestes de réconfort, aident parfois. Gros bisous, Pimprenelle.

  7. c’était donc cela les cartons ?
    Bravo ma belle ! Ça a beau être insupportable, ce n’est pas si facile que ça de s’en aller… A toi la belle vie, maintenant !
    Pour les cahiers de doléances… je ne suis pas trop pour: le pauvre préposé à leur lecture risque fort de crouler sous les propositions les plus farfelues, égoïstes et imbéciles qui soient…
    Non, moi ce que j’aimerais, c’est trouver une île déserte ou un ptit coin de forêt…

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