Fière d’être… prostituée. Drôle de titre, n’est-ce pas ? Il ne faudrait jamais avoir à rougir de ce qu’on a fait. De là à être fière d’avoir été une fille de joie… Voilà encore une expression étrange que cette «fille de joie».
D’où vient cette expression ? Je me demande bien. Fille de joie. La joie de qui ? Celle des clients ? Parce que les filles de joie ne sont guère joyeuses, je crois. Et quand il leur arrive des malheurs… La môme Piaf a chanté «la fille de joie est triste, au coin d’la rue là-bas». Ecoutez “L’accordéoniste”. CLIC ici. Elle-même avait connu, je crois, les joies du trottoir.
Les synonymes de “fille de joie” ne manquent pas non plus pour ces dames dites de petite vertu : asphalteuse, bagasse, belle-de-nuit, boucanière, béguineuse, catin, cocotte, coureuse, courtisane, croqueuse, demi-mondaine, femme de mauvaise vie, femme galante, femme légère, fille des rues, fille galante, fille légère, fleur de macadam, garce, gaupe, geisha, goton, gourgandine, grue, gueuse, horizontale, hétaïre, maquerelle, marchande d’amour, marie-couche-toi-là, marmite, michetonneuse, morue, moukère, ménesse, peau, péripatéticienne, pétasse, pierreuse, prostituée, pouffiasse avec un ou deux F, poule, professionnelle, prostipute, putain, putasse, raccrocheuse, racoleuse, ribaude, rouchie, roulure, sirène, souris, tapin, taxi, traînée, trimardeuse, turfeuse.
Je reviens à mon histoire.
Invité à dîner chez son patron, un respectable employé remarque accroché au mur un certificat délivré par la police autorisant la non moins respectable épouse de son patron à travailler comme prostituée à Madagascar.
Surpris et mal à l’aise, l’invité fait un excellent repas avec le couple et, le bon vin aidant, trouve le courage de demander des détails sur le fameux cadre.
Ses hôtes éclatent de rire et lui racontent l’anecdote à l’origine du document.
En vacances à Madagascar, le mari avait oublié son portefeuille dans la chambre d’hôtel, il remonta donc le chercher laissant son épouse dans le hall de l’hôtel faisant les cent pas en l’attendant. La police locale entra dans le hall et arrêta l’épouse pour prostitution illégale et l’embarqua au poste. Le mari fut convoqué et eut le choix, soit de payer une forte amende pour prostitution illégale, soit de s’acquitter d’une modeste somme pour obtenir un certificat de prostitution légale. Le mari ayant opté pour la solution la moins onéreuse, l’épouse se retrouva dotée de ce certificat, qu’elle trouva amusant (?) et pour continuer à en rire, ils firent encadrer le document.
Que pensèrent ceux qui n’osèrent pas demander d’explication ? Peu importe, direz-vous mais, même si je souris, je trouve la plaisanterie douteuse. Par ailleurs, je juge que Madagascar pour les vacances, ce n’est pas réellement un bon choix. Il est vrai que les paysages sont magnifiques mais la misère est trop grande, la corruption trop visible et la prostitution aussi. Le touriste est une vache à lait qui veut profiter de certains avantages avec quelques euros.
Oui le tourisme sexuel existe et Madagascar est une destination connue pour cela.
Activité souterraine prospère, le tourisme sexuel engendre d’importants bénéfices. Les recettes de l’industrie du sexe, cinq à six fois plus importantes que celles de la drogue, placent le tourisme sexuel dans les trois premiers commerces illégaux dans le monde (72 milliards de dollars).
Chaque année, 842 millions de touristes se rendent à l’étranger. Parmi eux, 10 % choisissent leur destination de voyage selon l’offre « sexuelle ». Tourisme de masse et maintenant : tourisme de la honte.
chère Françoise,
Tu as bien raison de dénoncer ce fléau, et souvent ce sont les enfants qui sont concernés en premier !
Hélas, ce n’est pas prêt d’être éradiqué, vu la misère qui s’aggrave partout.
J’ai bien aimé la liste de mots pour nommer les prostituées, il y en a que je ne connais pas. Mais c’est vrai, pourquoi “filles de joie” ? joie pour les hommes sans doute, mais sûrement pas pour elles.
A bientôt pour ton retour, tu es peut-être dans l’avion en ce moment ?
Bises.
Décidément, j’en apprends des choses en vous lisant ! Tous ces noms dont beaucoup m’étaient inconnus ! Et je trouve l’histoire “encadrée” amusante … mais bon, moi je n’aurais pas osé ! Ces personnes ont fait preuve d’humour ? Et pourtant, la vie de ces filles n’est pas drôle…Elles ne sont même pas libres, des “gars bien intentionnés”, se chargeant de leur protection (?)..en ramassant au passage des sommes rondelettes !
Je pense qu’à cette heure, vous êtes arrivée dans votre île, après un bon voyage…
Je vous embrasse.
Bonjour Françoise
honnêtement j’étais loin de connaitre autant de synonymes pour fille de joie.
Pour ce qui est de Madagascar je connais l’étendue de la pauvreté par des amis qui y ont été ou y sont encore pour des actions.
Je crois que le tourisme sexuel on ne l’empêchera jamais mais là il est encore plus honteux c’est quand le voyageur sait qu’il profite de la detresse des gens.
Ainsi pour l’ile en question on m’a rapporté qu’il est frequent d’entendre certains spéculateur se vanter ainsi “j’ai B…… pendant un mois pour une bouchée de pain….”
Mais là ou l’action doit être la plus résolue est dans le domaine de la pédophilie car dans ce contexte les dégats humains sont énormes.
Bon retour sur ton ile.
Antonio
j’ ai été très étonné en lisant que chez les malgaches, il y avait de la prostitution touristique !!
Pour le terme fille de joie, je me demande, si ce n’ est pas en rapport avec celles qui accompagnaient les soldats, et leurs apportaient un peu de joie !
bonne journée
bisous
J’ai toujours du mal à nommer les activités de prostitué(e)s, comme métier. Il y a celles et ceux qui professent en indépendants et celles et ceux qui subissent en tant qu’esclaves du sexe. Il me semble que la prostitution masculine est croissante. Il y a de plus en plus de jeunes garçons aux alentours boisés de Paris et bien au delà. Je n’ose même plus promener mon chien dans les bois, non par peur, mais plus par gênes. C’est probablement de l’argent providentiel, mais aussi de l’argent facile. Qui faut-il condamner les prostitué(e)s, les client(e)s, où une situation économique difficile ? Amicalement et bon retour. Pimprenelle.
Tu as raison de souligner ce marché porteur . Filles de joie est une dérision , si l’on gagne dans l’émancipation , on perd beaucoup dans le respect d’autrui. Bonne journée
J’aime “ribaudes”…
Ça me fait rigoler l’histoire du cadre, pas toi ? C’est l’incongruité d’une telle autorisation ( si la dame est vraiment respectable ) qui est cocasse. Le tourisme sexuel et la prostitution ne le sont évidemment pas. Encore que… je ne crache pas sur cette profession si elle est “librement consentie”, et l’on peut se demander si bien des femmes “honnêtes” ne vendent pas leur corps pour autre chose que de l’argent…