Fumer comme un pompier

Pourquoi est-ce que je pense aux cigarettes ? Peut-être parce que, partout, je vois des panneaux «interdit de fumer» et que, même si je trouve l’interdiction de fumer tout à fait normale pour ne pas être gazée par mes voisins, ces interdictions répétées me hérissent. Et en plus, les paquets de clopes sont maintenant abominablement décorés. Pourquoi continuer à vendre un produit que l’on sait dangereux ? Histoires de gros sous, comme d’habitude. Vins, alcools, c’est pareil. Je préfère ne pas  remettre les médicaments sur le tapis. Médicaments et vaccins… Le fric, toujours le fric. C’est pas chic !

Fumer. Fumer comme un pompier c’est ne pas respecter les conseils donnés, serinés, rabâchés, répétés : fumer nuit à votre entourage, fumer tue, fumer favorise les maladies cardiaques… Fumer comme un pompier, c’est fumer du tabac, fumer beaucoup, fumer beaucoup trop.

Alors, les pompiers fument-ils plus que le commun des mortels ? Les statistiques là-dessus sont formelles : ce n’est pas le cas ! Les pompiers ne fument pas plus de cigarettes que les autres. A moins qu’ils ne fument en cachette, sans jamais le dire, dans des endroits où personne ne peut aller à leur place. Les pompiers seraient-ils menteurs et hypocrites ?

A moins que… peut-être réfléchissent-ils tellement lorsqu’ils sont confrontés à un accident, un incendie quelconque, qu’ils en ont la cafetière qui fume ? La tête, les oreilles.

A moins qu’ils ne se frottent un peu trop près des flammes et que quelques éléments de leurs vêtements commencent à s’enflammer et à dégager de la fumée ?

Vous chauffez, ça y est ! Vous approchez de la vérité.

L’origine de l’expression remonte en fait à une époque où les vêtements ignifugés n’existaient pas et où nos valeureux soldats du feu, vêtus de simple coton ou de laine, se faisaient copieusement arroser d’eau avant d’entrer dans un endroit enflammé. Une fois dans l’enfer, cette eau portée à haute température se transformait en vapeur. Lorsqu’ils ressortaient des lieux enflammés, une grande quantité de fumée du lieu et de vapeur d’eau s’échappait de leur tenue.

Une autre explication est relative aux tenues des pompiers : avant l’arrivée des combinaisons  ignifugées, les pompiers portaient de grosses vestes de cuir enduites de graisse pour résister à la chaleur. C’est cette graisse qui, sous l’effet de la chaleur, produisait une fumée qui semblait s’échapper des pompiers sortis des flammes, de plus, le cuir se dilatait avec la chaleur et absorbait fumée et vapeur, en se refroidissant il restituait le tout : fumée et vapeur.

L’image de ces pompiers qui fumaient de la tête aux pieds a été transposée à ces fumeurs invétérés, toujours entourés de leur nuage toxique à la fois pour eux, ce qui est un problème personnel, mais aussi pour leur entourage, ce qui devient un problème de santé publique.

D’autres explications sont possibles, l’une d’elles serait la déformation de « fumer comme un sapeur ». Les sapeurs du génie avaient une allocation de cigares, pour conserver le feu. Ils les allumaient avec le mégot du précédent et n’arrêtaient donc pas de fumer.

Une autre possibilité, à Paris et ailleurs, avant l’invention de la motopompe, des pompes à vapeur existaient, elles produisaient d’importants dégagements de fumées et de vapeur, d’où la naissance de l’expression.

J’ai aussi pensé que les pompiers n’étaient pas que des sapeurs-pompiers, il y a aussi les marins-pompiers de Marseille et d’autres pompiers :

1 – le fabricant, réparateur de pompes est un pompier (ou un fontainier) ;
2 – dans les mines, le pompier est un ouvrier chargé du fonctionnement des pompes destinées à évacuer l’eau qui peut quelquefois envahir les mines ;
3 – en couture, dans les ateliers, c’est l’ouvrier chargé des retouches ;
4 – en argot, c’est un ivrogne, et aussi… une fellation. Je ne suis pas Rachida Dati, je ne me suis pas trompée, c’est bien le bon mot.

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