Libye : l’aviation française va tirer des bombes qui n’explosent pas !

De “plus en plus mieux” pour faire une guerre propre.

On a eu Fukushima récemment, on ne va pas la rejouer Hiroshima 2 ! Protégeons la planète, nom de nom !

Des armes propres, enfin.

Libye : l'aviation française va tirer des bombes qui n'explosent pas !
Dans sa dernière édition, l’hebdomadaire Air et Cosmos révèle que les aviateurs français vont prochainement utiliser des “bombes inertes” pour les opérations en Libye. “Il s’agit de corps de bombe d’entrainement de 250 kg non explosives, faites à base de résines lourdes dont de récents tests, conduits par le CEAM, ont démontré l’efficacité contre les chars et les véhicules de combat. Avec pour avantage de réduire au maximum les risques de dommages collatéraux”. On imagine bien l’effet que peut avoir 250 kg tombant du ciel sur un porte-char. Reste, quand même, à viser très juste !
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A la Réunion, un senior sur deux vit en dessous du seuil de pauvreté

Economie Réagir

Un senior sur deux vit en dessous du seuil de pauvreté

Sans minimum vieillesse, 40% des seniors auraient un niveau de vie inférieur à 633 euros et 10% vivraient avec moins de 220 euros. Le minimum vieillesse, représentant 124 millions d’euros à la Réunion, est versé à 77% par la Caisse générale de sécurité sociale, à 12% par la Caisse des dépôts et à 10% par la MSA (exploitants agricoles).

Voir l’article complet sur clicanoo : cliquez.

Je sais que nous, les DOMiens, avons été appelés “les danseuses de la France” par Philippe de Baleine,  mais je vous renvoie mon article “il faut être juste avant d’être généreux” dans lequel je relevais que “la France octroyait une aide financière exceptionnelle de 400 millions d’euros pour les dépenses d’urgence et la relance de l’économie à la Côte d’Ivoire”.

Et si le gouvernement pensait à ses vieilles danseuses françaises ?

“Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère”, vous parlez d’une société idyllique.

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Faire une conduite de Grenoble

Il y a seulement un petit quart de siècle que j’ai entendu cette expression pour la première fois : “faire une conduite de Grenoble”. Si je vous dis que c’était à la Réunion, il y a de quoi être surpris. Il ne faut pas, il y a des gens cultivés aussi sous les tropiques. Le plus curieux, c’est  un non grenoblois qui me l’a fait découvrir. Justement parce qu’il n’était pas grenoblois. A Grenoble, on ne parle plus trop de cette affaire.

Quand j’ai découvert cette expression, j’ai demandé une explication. Elle m’a été donnée de manière satisfaisante.

Le 7 juin 1788  les Grenoblois, particulièrement fâchés de perdre leur Parlement, se virent confrontés à la troupe envoyée par le roi Louis XVI pour déloger les membres du Parlement. Ils montèrent sur les toits de la ville, jetant des tuiles et divers objets sur les soldats qui firent feu. Devant les 10 000 Grenoblois en colère, les soldats quittèrent la ville. La journée des Tuiles s’achevait, le Dauphiné gardait son Parlement et la Révolution française était en marche.

En cherchant un peu, j’ai trouvé d’autres explications.

Celle qui m’a été donnée en premier lieu me satisfait mais une autre m’est revenue en mémoire. Elle correspond à ce que ma grand-mère me racontait et à ce qu’ont écrit certains rédacteurs de sites et de blogs. L’origine de « la conduite de Grenoble » serait plus ancienne. Le maréchal de Lesdiguières (François de Bonne, duc de Lesdiguières), nommé gouverneur du Dauphiné se serait présenté dans la capitale de la province sans prévenir. Les Grenoblois, surpris, le reçurent à coups de pierres et de bâtons et le reconduisirent hors des murs sous les huées. Ce n’est pas tout à fait vrai. La mémoire collective est capable de transformer les événements.

Lesdiguières est bien venu à Grenoble ; il n’a été bien reçu. Je m’explique : à la tête de 1 200 hommes, il se prépare en novembre 1590 à entrer dans Grenoble. Durant la nuit, quelques soldats prennent le poste de garde ; ses hommes se battent le lendemain pour entrer, sans succès. Lesdiguières fait venir un canon qu’il place sur la colline face à la ville et fait savoir aux grenoblois « Si vous tirez sur mes troupes, je détruis le clocher de votre collégiale et je mets en ruine tous vos monuments ». N’ayant pas l’intention de le faire, il patiente avec quelques coups de semonce, mais les notables catholiques de la ville ne se rendent pas. Après plus de trois semaines de siège, il parvient à prendre Grenoble, le 24 décembre 1590, les Grenoblois lassés par des années de guerre et impressionnés par un défilé des troupes de Lesdiguières capitulent. Les Grenoblois, à majorité catholiques, redoutent leur vainqueur, mais Lesdiguières (protestant) se montre avisé et fait preuve d’une extrême modération. Ses soldats reçoivent l’ordre de ne commettre aucune exaction. Des instructions sont données pour assurer le libre exercice du catholicisme. Les guerres de religion en Dauphiné prennent fin huit ans avant l’Edit de Nantes. Mal reçu OUI, mais pas vraiment jeté dehors (pour le plus grand bien de Grenoble et de ses habitants, mais ça, c’est une autre histoire).

D’autres explications sont proposées, mais pas forcément plausibles. Cette expression serait née :

– suite à une rixe, non datée, qui aurait opposé aux portes de Grenoble deux obédiences de Compagnons rivales.

– le grammairien Richelet, en 1680, avait écrit dans une édition de son Dictionnaire : « les Normands seraient les plus méchantes gens du monde s’il n’y avait pas de Dauphinois. » Alors qu’il était de passage à Grenoble et participait à un souper, il aurait été chassé de nuit de la ville à coups de canne. Avignon n’étant pas loin, la mule du pape a dû inspirer les Grenoblois. Des montagnards à la rancune tenace. Pas méchants. Juste de la fierté et de la mémoire !

Faire à quelqu’un une conduite de Grenoble à quelqu’un, c’est donc le ramener à la porte sans ménagement, en l’accompagnant au besoin de quelques invectives et de coups. Si l’expression n’a plus beaucoup court chez les Français moyens, peut-être perdure-t-elle dans certains milieux ? Chez les Compagnons du Tour de France, par exemple. Ils sont réunis en sociétés, plus ou moins secrètes avec leurs codes, leurs lois, leur honneur…

La conduite de Grenoble se fait, dans une Société, à l’un de ses membres qui a volé ou escroqué. C’est le châtiment infligé. Celui qui a reçu la conduite de Grenoble est flétri moralement ; il ne peut plus se présenter devant la Société qui l’a chassé. Mais devant les autres ? J’en doute.

À Avignon, un Compagnon, après avoir subi la conduite de Grenoble, porta plainte à l’autorité, qui prit des informations minutieuses sur les causes d’un tel traitement. Le plaignant devant la justice fut convaincu de vol, et condamné à un an de prison: mieux eût valu pour lui ne point porter plainte, et ne point provoquer une seconde punition. En voilà un qui n’aurait pas dû ignorer l’adage de droit : « Nul ne peut invoquer sa propre turpitude ! »

Comme les Compagnons du Devoir ont leur propre langage, il est possible aussi que le nom de Grenoble, dans cette expression, soit issu d’un jeu de mot avec gredin… Mais il n’y a pas de canailles à Grenoble, non, non ,”des sportifs et des prétentieux” disait Fernand Raynaud dans un de ses sketches (Ne me parle pas de Grenoble). Je l’ai détesté, ce comique, avec cette histoire pas drôle pour les Grenoblois, dont moi à l’époque.

Une autre rumeur prétend que l’expression serait née de l’interdiction d’un bal masqué en 1832. Peu probable car l’expression a été utilisée plus tôt. Mais pour  la curiosité, le plaisir de bavarder, je vous la raconte. Un bal masqué interdit à Grenoble aurait vu l’intervention des gendarmes qui auraient chargé la foule, faisant quelques blessés. Le préfet aurait été contraint de renvoyer lesdits gendarmes, qui quittèrent la ville sous les huées de ses habitants.

Comme les Limougeauds n’aiment guère le verbe “limoger”, parce que c’était à Limoges que Joffre envoyait les généraux incompétents se faire oublier, les Grenoblois ont préféré oublier cette expression qui les mêle à une action brutale, un peu sauvage. Il n’y a pas que des crétins dans les Alpes.

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Démocratie : où en est-on ?

Allez, je commence fort aujourd’hui. C’est pas moi qui l’ai dit mais… j’approuve. Je répète donc les propos de Winston Churchill  : “Le meilleur argument contre la démocratie est une conversation de cinq minutes avec l’électeur moyen.” Continuer la lecture

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Brochettes de poulet à la sauce indienne

J’espère qu’il fait toujours beau chez vous. Alors, à votre barbecue ! Ce n’est pas vraiment de la cuisine mais c’est une idée pour changer un peu.

Brochettes de poulet à la sauce indienne à base de yaourt

Vous pouvez réaliser des variantes au blanc de dinde ou aux magrets dégraissés de canard.

Pour 4 personnes:

– 2 poivrons verts
– 4 filets de poulet
– 16 tomates cerises
– 4 yaourt nature, format traditionnel 125 g, à votre convenance allégé ou non
– 1 cuillère à soupe de paprika
– 1 cuillère à soupe de curry
— 1 cuillère à café de piment en poudre
– 4 cuillères à soupe de’huile
– sel, poivre

Marinade : 2 h au minimum

Préparation : 30 mn

Cuisson : 20 à 25 mn

– Lavez, épépinez, coupez en carrés les poivrons. Lavez les tomates cerises. Coupez le poulet en lanières puis en dés.

– Montez les brochettes en intercalant : poulet, poivron et tomate.

– Prévoyez un plat profond pour y déposer les brochettes sur lesquelles vous verserez la sauce pour une durée de 2 heures au moins, à température ambiante.

– Préparez la sauce en mélangeant dans un saladier :  yaourts, épices, huile, sel, poivre.

– Sortez les brochettes de leur marinade juste avant de faire cuire pendant une vingtaine de minutes en retournant de temps en temps.

A servir idéalement avec du riz aux épices. Vous pouvez aussi servir avec du riz blanc à la créole en servant à côté une sauce faite avec la marinade.

Soyez créatifs ! Bon appétit.

 

 

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Histoire de sou, encore…

En “discutant” avec Geneviève, elle m’a rappelé qu’il existait un livre à mettre entre toutes les mains : “100 expressions à sauver ” de Bernard Pivot. Comme ledit bouquin était à côté de mon clavier, je l’ai feuilleté pour me rafraîchir la mémoire de plus en plus défaillante. Et voilà que j’ai trouvé une expression parlant de sou. Je vous la transfère ici.

Panier percé (un)

Un panier percé est une personne très dépensière. (Une donc qui lâche facilement ses sous). Se disait plutôt des femmes que des hommes (non, il paraît que ce n’est pas purement misogyne) parce que c’était elles qui faisaient les courses un panier à la main, alors que maintenant elles poussent un caddie (pas toutes !). Le caddie percé n’a pas succédé au panier percé.

“C’est Mme Jasmin, une autre qui la remplaçait, celle-là pas sérieuse pour un sou !.. Un panier percé à vrai dire, terrible pour les dettes !”
Louis-Ferdinand Céline ; Mort à crédit

Au Québec, le panier percé ne désigne pas une femme qui dépense sans compter, mais une pipelette, une commère, une femme tellement bavarde qu’elle ne peut pas garder un secret.

Hep !

Le panier de la ménagère continue de représenter, à travers les produits de grande consommation, le coût de la vie (en ce moment, il ne cesse d’augmenter ledit panier). Les voitures cellulaires de la police s’appellent toujours des paniers à salade. Le dessus du panier désigne encore les membres éminents d’une société, le gratin. Mettre, jeter au panier est une expression toujours employée. En revanche, mettre la main au panier (aux fesses), mettre tous ses oeufs dans le même panier (prendre le risque de tout miser sur un seul projet), et,  surtout, faire danser l’anse du panier (technique qui consiste pour un employé de maison à majorer les achats qu’il a faits pour son patron*) sont des expressions de moins en moins usitées.

* Imaginez un peu : un employé qui fait valser l’anse du panier et qui profite du sou du franc augmente encore le coût de la vie.

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Connaissance, savoir, culture, vulgarisation…

La vie est courte et la connaissance sans limite.

N’avez-vous jamais peur d’être ignare ?

Moi, si. Vous pouvez vous consoler en vous disant que d’autres sont plus ignorants que vous. Mais moi, la misère de l’autre ne me réconforte jamais. Mon amie Nadine me dit quelquefois : “Malheur des autres ne guérit pas, mais il soulage” (elle dit ça en créole ou, au moins, avec l’accent qui convient et j’avoue que ça me fait du bien… de rire de moi).

Il parait que j’ai toujours le tort de toujours vouloir mieux. Oui, je suis pour l’effort personnel, celui qui aide à se sortir de tout : se sortir de sa peine en travaillant de ses mains pour se fatiguer le corps, et en travaillant de la tête (je n’ai pas dit de devenir fou) pour ne pas penser à ce qui chagrine, pour s’occuper l’esprit. Ma mère et ma grand-mère ont été là avant moi pour me transmettre les douloureuses leçons qu’elles avaient apprises. Je ne m’aventurerai pas aujourd’hui dans la narration de leurs malheurs successifs. Je reste dans mon sujet de l’instant : l’ampleur des connaissances et la brièveté de la vie.

Comment apprendre un maximum en si peu de temps ? Tout savoir, c’est impossible. Juste savoir le maximum. Pourquoi cette faim ou cette soif de savoir ? A quoi bon, me direz-vous, engranger du savoir ? Comme ça… Je ne sais pas. Curiosité. Nécessité d’avoir l’esprit ouvert. Reliefs du siècle des Lumières, de cette époque où l’on rêvait d’une république du mérite , du savoir ? Epoque où l’on était curieux de tout ? Avidité ?

Etre un “honnête homme” selon le sens de l’époque n’empêche nullement d’être honnête au sens actuel du terme. Il paraît que j’ai un problème de rigueur morale trop intense, pour moi encore plus que pour les autres, ce qui est l’inverse du modèle courant où l’habitude de se pardonner prédomine.

Je veux désobéir à Rousseau qui a écrit “Croyez-moi, mère judicieuse, ne faites point de votre fille un honnête homme, comme pour donner un démenti à la nature ; faites-en une honnête femme et soyez sûre qu’elle en vaudra mieux pour elle et pour nous.” Je pense être une honnête femme, il n’empêche que je voudrais être un “honnête homme”, (on admirait l’honnête homme mais on se moquait des femmes savantes au XVII°), donc obligée de dire “honnête homme” (de la même manière, certaines sages-femmes sont de sexe masculin). Honnête homme, pas un spécialiste dont les réunions et les réceptions regorgent maintenant, ces connaisseurs, fiers d’eux, imbus de leur science, qui savent tout à propos d’une chose et rien à propos de tout le reste.

L'”honnête homme”, celui que j’aime, comme le disait Montaigne a «la tête bien faite plus que bien pleine». Je l’envie, il fréquente divers milieux, domine un vaste champ de connaissances, possède des lumières sur un grand nombre de sujets, mais surtout n’ennuie personne ; au cours d’une conversation, il rencontre des individus inégalement instruits, il ne se pavane pas, il évite une technicité trop grande et la langue de bois dans son discours. Pour avoir de tels rêves, je suis… anormale, asociale, obsolète… Quelle utopiste surtout ! J’essaie de me faire comprendre quand je parle. Ceux qui brillent aujourd’hui pensent qu’en étant incompréhensibles, ils se montrent savants. Comme personne n’ose poser de questions de peur de passer pour un imbécile, ils sont tranquilles, les spécialistes ! La famille Diafoirus est ressuscitée ! Y a-t-il des dupes ? Faut-il chanter Alleluyah ?

Aie le courage de  te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières. Emmanuel Kant.

Mais qui ose crier la vérité ?

La masse des connaissances est de plus en plus grande ; impossible de tout savoir, sauf un peu de tout sur tout : est-ce satisfaisant ? Peut-être ? Honnête homme = touche-à-tout. Est-ce mieux de savoir beaucoup sur un seul sujet ? Moi, je réponds : non ! Mais l’horreur est réellement là avec le retour des Diafoirus, des Bouvard et des Pécuchet, qui ne savent pas grand chose et/ou n’ont rien compris sur un seul sujet ? Les méfaits de la vulgarisation…

L’honnête homme doit éviter que son adaptation au milieu ne détruise sa propre nature : il lui faut rester naturel, curieux, empêcher sa personnalité de se “pervertir”… Ménager la chèvre et le chou, disait ma grand-mère plus simplement. Je me  triture sans doute trop la cervelle. J’aurais dû faire l’école du cirque : option Funambule ! Clown-funambule ! Tiens, finalement… Un autre rêve ?

J’ai toujours du mal à rester dans le juste milieu parce que la provocation aide à se faire entendre. Je m’en veux. Je voudrais tellement être pondérée parfois.  L’âge m’aide cependant à devenir sage : essayer de se faire entendre en douceur ou laisser tomber quand on sent qu’il n’y a aucun espoir d’évolution…

Je sais bien que personne n’a le temps de tout savoir et que, dans la pratique, nous sommes contraints de choisir entre tel ou tel domaine de connaissance, de la même façon que l’ on écrit ou que l’on parle : un exposé trop court ou point d’exposé du tout ? Je ne veux pas être l’âne de Buridan : de l’eau ou du son ? Par quoi commencer ? Moi, je me dis “Fonce ; commence par un, tu auras l’autre après !” Trop gourmande ? Non !

Ca ne marche pas à tous les coups. J’ai quelque chose, au moins une chose. J’assume mon choix. Je ne me plains pas. Tant pis ;  je préfère mourir de faim après avoir choisi de boire plutôt que de mourir de langueur en n’ayant pas choisi entre la soif et la faim.

Quand l’urgence est là en plus… Je pense aux tours du 11 septembre et à ceux qui ont sauté plutôt que… être brûlé(e)(s), écrasé(e)(s), asphyxié (e)(s)… C’est comme ça : choisir . Il faut choisir plutôt que d’attendre passivement. Pour ceux qui me connaissent, vous souvenez-vous de mes cris contre le médecin qui décidait de mon sort, sans moi ? Mais, vous l’avez compris, je suis une révoltée, c’est ce qui m’a sauvée. La Laponie au lieu de l’hôpital à la Réunion !

Abréger est un mal nécessaire. Combien renoncent à lire mes articles trop longs ? Dommage, j’aimerai tant être lue par un grand nombre…

Celui donc qui veut résumer doit essayer de se tirer le mieux possible d’une tâche qui est bien  souvent mauvaise en elle-même. Il faut apprendre à simplifier sans déformer, garder les à-côtés qui nuancent la réalité mais pas trop pour ne pas s’écarter du sujet.

Tâche ardue s’il en est… Restituer la vérité, non pas toute la vérité ce qui est incompatible avec la brièveté, mais restituer la vérité au mieux ; ceci est considérablement “plus meilleur” que les approximations qui sont monnaie courante dans le monde actuel.

L’accès au savoir  et à l’information pour tous ? La question est : quel savoir ? quelle information ?

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Histoire de sous

Histoire de sous mais pas de gros sous. Juste des expressions comportant le mot SOU pour Geneviève qui se disait que l’expression “il lui manque dix neuf sous pour faire un franc” était une expression oubliée.

Oui désuète, oubliée par beaucoup de monde, mais pas par tout le monde. Ma grand-mère l’utilisait et j’ai continué à le faire avec mes enfants qui ne connaissent peut-être pas le “pourquoi” de l’expression.

Sur son blog (Le blog de Magitte), Geneviève écrit : “Expression courante dans ma jeunesse, alors qu’un franc représentait 20 sous ! Quand il vous manquait 19 sous sur 20 sous, vous étiez vraiment démuni !”

Elle se demande aussi de quand date cette expression. Alors si quelqu’un le sait, qu’il nous le fasse savoir.

Moi je lui ai promis de lui faire une liste des expressions parlant de sous. Si vous en avez d’autres, je prends. En avant !

Une pièce de vingt sous, c’est un gros sou, puisque justement c’est un franc !

Ne pas avoir un sou vaillant, c’est être sans le sou !

Se faire des sous, c’est en gagner.

Ne pas avoir un sou en poche, c’est être  démuni, ne pas avoir d’argent sur soi, pas pauvre, pas comme Job, mais démuni à un moment donné.

S’ennuyer à cent sous de l’heure, aujourd’hui on dit plutôt se faire ch….

Etre près de ses sous, c’est être ladre et se dire qu'”Un sou c’est un sou“. Pas de risque pour celui-là de Manger ses quatre sous, parce qu’il a toujours peur de ne pas en avoir assez celui qui construit son magot sou à sou, le compte et le recompte sou par sou. Il économise tant qu’ on lui donnerait cent sous en le voyant. Ce qu’il achète souvent ça vaut trois francs six sous (pas cher), et même si c’est Un objet de quatre sous (toujours pas cher), que ça ne vaut pas un sou, (c’est de mauvaise qualité), c’est toujours un sou de trop. J’aurais pu dire que ce qu’il achète c’est souvent de la camelote, toujours pour économiser, il ne veut pas lâcher  un “fifrelin” une autre façon de dire un sou. Même le savon lui parait cher, alors il est rarement propre comme un sou neuf. Ce dont il a besoin, il essaie de l’obtenir sans débourser un sou

Ne pas avoir deux sous de jugeote, c’est être un peu stupide, être irréfléchi.

Pas ambigu pour un sou, signifie sans aucun doute

Pas fier pour un sou : pas prétentieux, l’opposé de celui qui n’est pas modeste pour un sou.

Pas vaillant pour un sou, cet homme là, soit il n’est pas courageux pour un sou, soit il est paresseux, mais il n’est pas interdit de cumuler et d’être un pleutre fainéant. L’homme idéal, non ?

Le sou du franc, cette expression très désuète correspond au bakchich actuel, c’était la remise ordinairement accordée jadis par les fournisseurs aux domestiques qui faisaient les courses pour leurs employeurs. Cette remise  était d’un vingtième (soit 5% actuels) : le sou du franc (retour au début du texte).

Et des sous, on en parle encore  au Canada : les sous sont les centimes du dollar (dollar = piastre pour les Québécois).

En France, dans les casinos, il y a des machines à sous. Même si on y met des dollars ou des euros, ces machines restent des machines à sous qu’on appelle aussi “bandits manchots”. Si vous en voyez, faites un détour, c’est plus sûr pour garder ses sous.

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N’y a-t-il pas un scandale à dénoncer ?

Epidémie de chikungunya à la Réunion : 2005-2006

Le chikungunya (en abrégé le chik) , est une maladie infectieuse tropicale,  transmise par des moustiques du genre Aedes. Le nom est d’origine africaine : chikungunya en français « maladie de l’homme courbé » car elle occasionne de très fortes douleurs  articulaires associées à une raideur, ce qui donne aux patients infectés une attitude courbée très caractéristique.

Le chikungunya n’est pas une maladie nouvelle. Le virus a été isolé pour la première fois en 1952-1953 lors d’une épidémie de fièvrequi sévissait sur le plateau du Makonde au Tanganyika (actuelle Tanzanie).

En janvier 2005,  le chikungunya s’est invité à La Réunion.

Nous connaissons aujourd’hui la suite des événements : fièvres, souffrances, invalidités passagères et/ou permanentes et quelques décès. Nous nous souvenons aussi que dans un premier temps, les autorités sanitaires et politiques nous ont pris pour des rigolos, douillets avec une propension à la victimisation. Pourquoi écouter ces quelques (sous) citoyens lointains (700 000 et quelques) ?

On a nié notre parole et notre souffrance : “Il n’y a rien de tel dans les publications médicales”. Ce n’est pas écrit, ça n’existe pas. Vous affabulez. Qui a rappelé l’existence de cette maladie et de ses symptômes ? Quand ? Je ne me souviens pas.

Face à l’ampleur prise par l’épidémie, les services de santé ont tenté de nous rassurer en nous prenant toutefois  pour des débiles : l’épidémie devait cesser devant les rigueurs  de l’hiver austral, et même “les moustiques aedes albopictus ne piquent pas dans les maisons”, disait un certain directeur de la santé, Antoine Perrin, muté ensuite en Lorraine puis au Ministère de la santé (comme quoi le principe de Peters n’est pas une légende : un employé ne restera dans aucun des postes où il est compétent puisqu’il sera promu à des niveaux hiérarchiques supérieurs, ce qui signifie qu’avec le temps, tout poste sera occupé par un incompétent incapable d’en assumer la responsabilité).

Le 10 novembre 2005, la sénatrice de la Réunion Gélita Hoarau avait alerté les autorités sur la « véritable catastrophe  sanitaire qui ravage l’île ». Elle avait obtenu du ministère de la santé une enveloppe de 52 000 euros (à rapprocher des millions pour la Côte d’Ivoire) et l’envoi de 20 personnes pour la démoustication.

Je ne ferai pas liste de toutes les sornettes énoncées à l’opinion réunionnaise. Tout et son contraire ont été affirmés.

Même si le moustique n’entre pas dans les maisons, il faut équiper son lit d’une moustiquaire et ses portes et fenêtres de grillages fins, style passoire ou tamis, d’après ce même monsieur Perrin. C’est idiot si les moustiques ne rentrent pas, non ? Les donneurs de conseils étaient-ils commissionnés par les fournisseurs de voilages protecteurs ?

L’aedes albopictus est un moustique urbain. Ce sont ces foutus citadins qui les élèvent dans leurs pots de fleurs et leurs jardins.  Il n’y en a pas dans les ravines  et dans les champs  (c’est pourquoi on ne démoustiquait plus ?)

Puis l’armée est arrivée : drôle de guerre ! L’armée affectée à la démoustication des ravines. Ca faisait un peu, beaucoup guerre bactériologique. Et ce n’était pas faux de le penser. L’emploi abondant d’un pesticide, le Fénitrothion, était insensé.

Ce pesticide est si dangereux qu’il est interdit dans les zones habitées ainsi qu’à leur périphérie. Il n’est pas agréé par le ministère de l’Agriculture. Il a été définitivement interdit par l’Union européenne le 1er septembre 2006.

Globalement, le Fenitrothion est classé comme nocif, dangereux pour l’environnement, nocif en cas d’ingestion,  très toxique pour les organismes aquatiques et dans le cas présent, pour les larves de moustiques (heureusement). Il peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l’environnement. On comprend mieux pourquoi maintenant nombre d’élèves, d’employés… ont fait part de maux de tête aigus suite à des campagnes de démoustication.

On a aspergé La Réunion de cet insecticide entre 2 et 5 heures du matin. “C’est sans danger, mais rentrez chez vous, calfeutrez-vous, mettez vos provisions à l’abri ainsi que vos animaux et, 15 jours durant, évitez de mangez les fruits et légumes de votre jardin”.  Ben pourquoi ? Si c’est sans danger…

Ce n’est pas ce qu’ont dû penser mes poissons en rendant leur dernier soupir (au fait, ça soupire un poisson ?) En effet, un matin, je les ai retrouvés, tous, le ventre en l’air : carpes koï, comètes, bonnets rouges…  Il fallait protéger ses animaux (chats et chiens à l’intérieur). Pour les bassins avec poissons, il fallait les recouvrir. C’est ce que j’ai fait à chaque fois que j’ai été prévenue du passage des hommes en blanc. Compte tenu de la saison des pluies, ils passaient quand il ne pleuvait pas et sans prévenir alors…

Ces aspersions massives et systématiques étaient inefficaces puisqu’elles doivent avoir lieu lorsque le moustique est en train de chasser, soit dans la journée (entre le lever et le coucher du soleil), or les aspersions avaient lieu la nuit.

Par contre, outre mes poissons, ceux de mes voisins, leurs tortues, les guêpes (je ne les pleure pas), les  abeilles (et là, c’est inquiétant quand on sait ce qu’il adviendra de nous quand elles n’existeront plus), les endormis (lézards) et bon nombre d’oiseaux sont morts. Les moustiques ? Rien n’est moins sûr.

On est en droit de se demander désormais ce que sont devenues toutes ces quantités d’insecticides pulvérisées. On sait que les produits qui résultent de la dégradation du Fenitrothion sont 10 fois plus toxiques que le produit initial. Combien en retrouvera t-on dans les milieux aquatiques réunionnais, dans le sous-sol, dans les plantes, les fruits, les légumes, pendant combien de temps ?

Grâce aux journaux, aux radios et aux télévisions locales, et grâce à quelques maires et députés, le Fénitrothion a finalement été abandonné et remplacé par un bio-insecticide : le Bti (Bacillus thuringiensis israelensis).

Comme je suis une incorrigible lucide, tendance pessimiste diront certains  (je passais pour une folle en avril 1986 quand j’ai dit “pas vrai, les nuages de Tchernobyl ont passé les frontières”), je me dis, depuis cinq ans, que les aspersions ont cessé quand les stocks ont été épuisés. Il ne faut pas oublier que les stocks de Fénitrothion devaient être détruits à partir de septembre 2006 dans la communauté européenne. Or détruire ce type de poisons est difficile et surtout coûteux.

Quelle aubaine que de trouver un territoire où s’en débarrasser ! Mais personne ne le dit. Si quelqu’un m’explique comment on peut se battre…

On finira bien par voir qu’on nous a empoisonnés.

Des vies contre des euros ? Encore une fois l’intérêt financier prime.

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